"Don QUIXOTE"

Alors non, je ne fais pas mon timide.
C'est juste que, moi aussi, j'attend de le revoir (je repasse d'ici 6 mois), histoire d'avoir un truc à dire dessus.
Le gars m'a bien embarqué au début, et puis il m'a éjecté sur une toute petite séquence. Après ça, je n'ai pas réussi à remonter à bord, malgré quelques très jolis moments.

Quelle petite séquence ?

Spoiler:

(j'avoue que j'ai pas trop su quoi en foutre)

Moi c'est plus tout le délire du chateau avec le méchant russe qui m'a perdu.

GYPAETE 74 a écrit:

Oui je me suis sans doute mal exprimé. Mon film préféré étant Munchausen, j'ai peut-etre été trop dans l'attente d'un Munchausen bis alors qu'il s'agit d'un projet différent. Mais c'est vrai que cette beauté visuelle débridée m'a manquée sur ses derniers films, et j'ai probablement trop attendu de retrouver ça alors qu'il n'a pas les memes moyens financiers non plus. Son cinéma a aussi changé, il est sans doute devenu plus arty, plus underground, moins accessible au grand public en conséquence.

Aussi tous les films après l'échec de Quixote ont été réalisés "un peu" par défaut. Gilliam réalise Les Frères Grimm pour s'occuper. Qui aurait pu penser qu'il trouve les financements pour Tideland, à coup sûr son projet le plus hardcore (j'adore Tideland, je le trouve d'une immense intensité du début à la fin), même lui s'en étonne encore. Parnassus, peut-être, s'appréhende comme une production de l'époque bénite. Zero Theorem est à nouveau une œuvre clairement pour faire passer le temps.
Aujourd'hui, il est libéré. Pour moi, Quixote, c'est presque la synthèse d'une époque difficile. Un mélange de Parnassus, le chatoiement, et de Tideland, l'aridité des espaces et des sentiments.

Après je pense qu'il me faudra revoir le film à tete reposée pour me faire une opinion. Rien que le fait d'en parler me donne envie de le revoir, avec une optique différente. Pour info j'aime aussi beaucoup Tideland. Je pense aussi avoir trop "fantasmé" le film avec Lost in la mancha, et le scénario et le propos ont beaucoup changé depuis. Mais j'avoue aussi que le fait d'avoir vu le film dans un méga CGR, avec ce son si envahissant propre à ces grands complexes m'a sans doute empeché d'apprécier le film à sa juste valeur, ou tout du moins d'en faire une analyse juste. Il faut que je le voie dans un autre contexte, car tout n'est évidemment pas à jeter dans le film, je dois saisir la trame qui m'a paru foutraque au premier visionnage.

Bruttenholm a écrit:

Quelle petite séquence ?

Spoiler:

(j'avoue que j'ai pas trop su quoi en foutre)

Le moment où Driver balaie les sous titres. Une justification parfaitement inutile et une “astuce“ pas digne de Gilliam. Il m'a sorti du film en me rappelant ma place de spectateur, et malgré toutes les bonnes choses, je n'ai plus vu que les moments où il se justifie de sa folie. Comme s'il s'excusait d'exister.

Ah ouais pas con... Je me suis aussi demandé si c'était juste un gag comme ça... Je me dis que dans un film méta, ça fonctionne quand même...

J'avais complètement oublié cette scène jusqu'à hier soir quand j'ai revu le film. J'ai tiqué et me suis demandé si c'était vraiment indispensable. Je voulais d'ailleurs vous en parler ce matin, mais me suis fait griller par Popescu... Bon, si elle remet le spectateur à sa place de manière un peu maladroite, le film réussit tout de même à nous re-impliquer émotionnellement par la suite. Il est vrai que le film contient parfois du gras pas forcément utile.

Spoiler:

Verdict du deuxième visionnage : l'ensemble est plus fluide et on découvre des éléments non vus mais intéressants (quel est le rôle du gitan en fait ?).

J'ai d'ailleurs bien plus apprécié le talent de Driver d'être crédible autant en publicitaire cynique, en jeune réal' ou en Sancho dépassé par les événements sans que ça ne paraisse forcé (même si Gilliam met un peu trop l'accent sur ses pétages de câble à répétition). Je ne redirai pas à quel point Pryce est formidable et m'a encore mis une larmichette à l’œil sur le final...

Grolandais a écrit:

(quel est le rôle du gitan en fait ?).

C'est le deus ex machina personnifié. ça rajoute une couche de mise en abyme (même la "réalité" du film est guidée par une narration) et met en avant la nature fictionnelle du film (comme le roman qui s'assume comme roman avec des adresses au lecteur). Partant de là, l'épisode des sous-titres ne me semble pas plus gênant que ça.
L'épisode du chwal mort me faisait plus tiquer parce qu'il tombe de nulle part, alors que le précédent glissement entre réalité et fiction (l'inquisition) était mieux amené, là ça sort un peu du chapeau et ce qui me gêne plus c'est que ça sort du chapeau pour réorienter l'intrigue et séparer quichotte et toby (j'aurais mieux accepté un truc sorti de nulle part si ça n'avait pas tant de répercussions sur la suite, là pour le coup ça fait un peu trop deus ex machina maladroit).

Bruttenholm a écrit:

Grolandais a écrit:

(quel est le rôle du gitan en fait ?).

C'est le deus ex machina personnifié.

J'en étais arrivé à une conclusion similaire... Il est étonnant à la fin du film de le voir serrer la main du bras droit/chien du producteur (le genre de scène en arrière plan qui m'avait complètement échappé).

Le Cercle sur le film :
https://twitter.com/cinemacanalplus/status/1003648820859658240
Alors moi je suis ouvert à toutes les critiques négatives si à la base les gens ne disent pas complètement n'importe quoi et ne partent pas en hors-sujet total (entre Riaux qui nous ressort le couplet du numérique alors qu'il n'y a quasiment aucun effet numérique dans le film et l'autre qui sort le couplet sur le cinéma mondialisé parce qu'ils parlent en anglais, au secours)

Par ailleurs voici un bout d'interview avec Gilliam chez Capturemag, essentiellement consacré à la relation du réalisateur avec Jean Rochefort : http://www.capturemag.net/sur-ecoute/cavalier-seul/

Bruttenholm a écrit:

Le Cercle sur le film :
https://twitter.com/cinemacanalplus/status/1003648820859658240
Alors moi je suis ouvert à toutes les critiques négatives si à la base les gens ne disent pas complètement n'importe quoi et ne partent pas en hors-sujet total (entre Riaux qui nous ressort le couplet du numérique alors qu'il n'y a quasiment aucun effet numérique dans le film et l'autre qui sort le couplet sur le cinéma mondialisé parce qu'ils parlent en anglais, au secours)

Rien compris.
Ils analysent que dalle, ça part dans tous les sens sans rien approfondir, tout ça pour gueuler à quel point ils abhorrent le film de façon presque épidermique. Et, évidemment, en dehors des broutilles et des "Driver, il est trop mauvais là-dedans", ils ne parlent pas du film !
C'est incompréhensible.

Le meilleur : "C'est Fisher King... Mais revoyez Fisher King" ; sûr que si ils le revoyaient, ils le critiqueraient autant vu la cote qu'a désormais Gilliam dans les milieux autorisés.

Bon après, je savais que je cherchais la merde en allant voir Le Cercle (j'ai arrêté de regarder depuis des années, là c'était l'occasion de me rappeler pourquoi).
Pour le coup, les critiques de NoCiné sur le film sont bien plus recommandables : https://shows.pippa.io/no-cine/don-quichotte-le-film-qui-ne-tua-pas-terry-gilliam
(ils ne sont pas trop emballés par le film -même si Perrine Quennesson est plus mitigée positive- mais au moins ils argumentent et ne partent pas en débat sur n'importe quoi)

Si quelqu'un met la main sur le nouveau numéro de Positif, la critique est dithyrambique, si l'on en croit l'extrait sur allociné :
"L'Homme qui tua Don Quichotte" offre un spectacle cinématographique correspondant totalement à l'idiosyncrasie de l'imaginaire de Gilliam. Ce film est une véritable revendication de son "auteurisme" au sens le plus honorable du terme."
http://www.allocine.fr/film/fichefilm-138557/critiques/presse/#pressreview40059327

Pas lu la critique, mais son petit bout fait zizir.

Ayé, le film a quitté l'affiche chez moi... Les distributeurs demandent souvent aux exploitants de booker un film pour 3 semaines afin de l'avoir dès la sortie, on peut donc prévoir que cette semaine le parc de salles dévolu au film va se réduire à peau de chagrin (d'autant plus que jurassic world arrive et qu'il faudra bien faire de la place).

Idem. Après 20 ans d'attente ... le film a quitté l'affiche.
Hâte de voir le nouveau Making Of, et de tenir le blu-ray entre mes pognes.

Il tient encore un peu le coup chez moi, au rythme de deux séances par jour dans une micro-salle.
Pareil que Vintage. Le film sera encore plus beau en blu-ray. J'espère qu'on aura le droit à un joli coffret. On peut encore rêver à propos de ce film...

ça m'étonnerait que le nouveau making-of soit fini pour la sortie du blu-ray (je vois bien le making-of être projeté à Cannes dans un an). A mon avis il sortira à part, peut-être couplé avec un remaster de Lost in la Mancha.

A noter, la BO est désormais dispo sur les plateformes en ligne :
https://www.deezer.com/fr/album/65744812
https://open.spotify.com/album/06tXvZW5v8nqX2RlgyIVjE

Cool.
Des nouvelles du blu-ray ?

Il sort le 26 septembre, apparemment : https://www.amazon.fr/Lhomme-Qui-Tua-Quichotte-Blu-ray/dp/B07DKWP374/ref=sr_1_1_twi_blu_2?ie=UTF8&qid=1528990433&sr=8-1&keywords=the+man+who+killed+don+quixote

Sinon, Paulo Branco aura bien son petit chéquos : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/06/15/don-quichotte-la-justice-donne-raison-au-producteur-paulo-branco_5315816_3476.html

La fameuse critique de Positif ans son intégralité :