j'ai vu, j'ai été transcendé, je suis traumatisé

LA FIN DU JOUR de Julien Duvivier: je suppose que vous l'avez vu. Bah, c'est du haut de gamme! Une pension de vieux comédiens où à peu près tout ce qui se fait de la nature humaine cohabite où tente de cohabiter. C'est d'une force incroyable. D'une cruauté sur le milieu. Quel film!!
Et si vous ne l'avez pas vu, il est dispo partout en version 4k restaurée.

C'est l'un des premiers films qui m'a fait devenir cinéphile à l'age de 17 ans...il y a 23 ans ! donc oui je l'ai vu ! Un bijou qui n'a rien perdu de sa noirceur et que je vais tenter de revoir du coup !

Entre lui et Clouzot, je me demande laquelle des deux filmographies est la plus haute, aboutie, parfaite.... C'est une question con!!

A la fin de LA FIN DU JOUR, on se dit que le film n'a pas pris une ride. Presque intemporel. Absolument rien ne semble compassé, daté, surfait, en trop, manquer. Cerise sur le gâteau, il traverse les âges et le poids des ans lui donne un charme fou.

Me le suis offert dès qu'il est sorti, celui-là.
Des années que je l'attendais en bonne qualité, et pas déçu une seconde, la restauration est fabuleuse.
Et le film toujours aussi cruel.
Et beau.

popescu a écrit:

Me le suis offert dès qu'il est sorti, celui-là.
Des années que je l'attendais en bonne qualité, et pas déçu une seconde, la restauration est fabuleuse.
Et le film toujours aussi cruel.
Et beau.

Du coup, après, j'ai enquillé avec LA BELLE EQUIPE qui m'a moins scotché mais qui n'en reste pas moins un drame fort bien conçu. Super restauration également.

Aussi, j'ai découvert un très beau film sur la vie pendant l'Occupation avec Bourvil et Michèle Morgan. FORTUNAT réalisé par Alex Joffé. Le film rassemble, pourrait-on dire, tout ce que les hommes et femmes ont pu subir pendant cette période. C'est un film infiniment tendre et pudique. Je te le conseille.

Bon je suis pas traumatisé (enfin, pas par le film) mais je trouve que 3 Billboards est quand même très très bon. Mélange de comédie noire, d'étude de caractères, de polar et de tragédie, le film est une merveille d'écriture qui se promène d'un ton à l'autre avec une aisance déconcertante. Mais ce qui m'a surtout marqué c'est le fond philosophique de l'affaire, jamais sentencieux, porté par un amour de l'humain sans facilité, un rapport apaisé à des sujets complexes comme le deuil ou la culpabilité. Vraiment ça m'a fait du bien de voir un film qui ne prend pas son spectateur pour un idiot et qui lui parle comme à quelqu'un qui a vécu et peut comprendre les souffrances d'autrui sans qu'on lui surligne tout au stabilo. Je ne sais pas si c'est parce que le réalisateur est irlandais mais je trouve qu'on s'écarte heureusement de tout ce qu'on aurait pu craindre de clichés avec une histoire pareille (que ce soit en allant vers le mélo ou au contraire vers le thriller badass). On touche là à une vraie expérience cathartique qu'on ne rencontre plus souvent au cinéma.

Bruttenholm a écrit:

Bon je suis pas traumatisé (enfin, pas par le film) mais je trouve que 3 Billboards est quand même très très bon. Mélange de comédie noire, d'étude de caractères, de polar et de tragédie, le film est une merveille d'écriture qui se promène d'un ton à l'autre avec une aisance déconcertante. Mais ce qui m'a surtout marqué c'est le fond philosophique de l'affaire, jamais sentencieux, porté par un amour de l'humain sans facilité, un rapport apaisé à des sujets complexes comme le deuil ou la culpabilité. Vraiment ça m'a fait du bien de voir un film qui ne prend pas son spectateur pour un idiot et qui lui parle comme à quelqu'un qui a vécu et peut comprendre les souffrances d'autrui sans qu'on lui surligne tout au stabilo. Je ne sais pas si c'est parce que le réalisateur est irlandais mais je trouve qu'on s'écarte heureusement de tout ce qu'on aurait pu craindre de clichés avec une histoire pareille (que ce soit en allant vers le mélo ou au contraire vers le thriller badass). On touche là à une vraie expérience cathartique qu'on ne rencontre plus souvent au cinéma.

D'ailleurs, le traitement du genre est aussi rare qu'il est jubilatoire. C'est une œuvre dense et pleine d'esprit.

C'est marrant d'ailleurs de voir que le film se prend un petit retour de bâton aux États-Unis à l'approche des oscars à cause du traitement ambigu de ses personnages (en gros est-ce que le personnage de Sam Rockwell est un sale con ou pas ?)... La preuve selon moi de la réussite du film, à mille lieues justement d'un traitement lénifiant à l'américaine.

Bruttenholm a écrit:

C'est marrant d'ailleurs de voir que le film se prend un petit retour de bâton aux États-Unis à l'approche des oscars à cause du traitement ambigu de ses personnages (en gros est-ce que le personnage de Sam Rockwell est un sale con ou pas ?)... La preuve selon moi de la réussite du film, à mille lieues justement d'un traitement lénifiant à l'américaine.

Quasiment tous les personnages, on ne sait pas quel bout les prendre. D'une séquence à l'autre ils sont soit sympathiques soit antipathiques! On arrive à quasiment tous saisir leur part d'humanité et leur part de connerie. C'est assez fort.