Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

A se demander comment le même réal nous a pondu son truc de born-again christian, "Flight"...
Je pense que le côté ambigu et désespéré du métrage vient donc plus du scénar de Gaiman et Avary.

Oui, Zemeckis reconnait qu'il n'aurait jamais touché à la légende sans le scénario de Gaiman et Avary.
Longtemps, que je n'avais pas goûté un gros film qui déroule et tient son récit sur le mensonge et la honte.
L'intro avec Grendel pose bien l'ambiance.

Inside Llewyn Davis : Un film à la fois très familier pour qui connaît le cinoche des Coen mais aussi assez neuf et zarbi dans la manière dont il creuse sa matière à émotions et dont il jongle avec les motifs de la tragédie classique...

Le drôle de Noël de Scrooge: histoire universelle sur un vieux rapiat qui rattrape une vie en une nuit. J'ai l'impression que Zemeckis ne savait pas trop quoi faire de la technique, ne sachant pas bien choisir ses plans. C'est aussi beau que bancal.

De ce que je me souviens, ce film c'était un peu la grosse récré pour Carrey et Zemeckis... Y a toute cette séquence "ride" avec Scrooge en miniature dont on se demande un peu ce qu'elle fout là, y a cette caméra qui va faire coucou aux girouettes... Mais ça tenait plutôt bien la route, on sentait que Zemeckis s'éclatait et il n'y avait pas le côté niais du Pôle express.
Tu te refais tous les Zemeckis en performance capture ?

Oui, du coup. Mais j'ai pas osé le Pôle Express.
Dans les bonus de Scrooge, Zemeckis montre comment il peut choisir les plans, baladant sa caméra un peu partout. C'est assez génial de piocher dans un univers déjà créé de toute pièce.
En tout cas, c'est une réussite esthétique.
Moi qui voulait passer les films aux mômes à Noël. Bah non, du coup!

Ah non, le pôle express, faut pas... C'est quand même assez vain.
Si tu veux continuer dans la lancée "perf cap", t'as toujours "Monster house", qui était juste produit par Zemeckis et qui se tient assez bien dans le genre "film à la Ambin"...

Si MONSTER HOUSE résonne à la AMBLIN, je suis preneur.
Tout cela vaut l'achat des blu-ray (BEOWULF et SCROOGE, pas plus de 5 euros sur Priceminister. Neuf).

Un film pour enfant avec du fantastique qui fait peur aux petits, une production Spielberg-Zemeckis, des gamins un peu losers... C'est clairement la grande tradition Amblin.
(ET c'est une production Amblin Entertainment)
(j'aurais peut-être dû commencer par là)
(mais je le savais pas avant de vérifier sur imdb)

Suis retourné au cinéma pour la première fois depuis près d'un an.
Suis allé voir Gravity et j'ai trouvé ça super. Voilà.
J'espère retourner en salles dans les 6 prochains mois.

Hier j'ai vu à la télé "Magdalene sisters" de Peter Mullan. Dans l'Irlande des années 60, une institution tenue par des religieuses accueille les jeunes filles qui sont tombées dans le péché (l'une regarde trop les garçons, l'autre a un bébé hors mariage, l'autre est violée) et doivent faire pénitence... S'en suit une vie d'esclavage où les filles travaillent comme blanchisseuses tout en subissant les réprimandes et les brimades des religieuses.
Comme vous le voyez, c'est pas la grosse éclate, et le film est à déconseiller aux suicidaires, mais Peter Mullan évite tout misérabilisme (ce qui est un peu la condition sine qua non pour que le film tienne la route) et préfère une mise-en-scène portée par l'énergie et la rage, avec des plans secs très cadrés qui n'empêchent pas une vraie recherche plastique, et un scénario qui ménage une part d’ambiguïté pour chaque personnage et qui n'est pas avare en ruptures de tons, ce qui augmente encore la tension (une scène peut commencer sur un ton comique pour finir sur une note complètement dépressive, on ne sait pas à quoi s'attendre) et évite que le film ne tombe dans un ton compassé d’œuvre-dossier.

PRISONERS: Thriller sombre sur l'ambivalence. Première incursion dans un studio américain pour le quebecois Denis Villeneuve, cinéaste spécialiste de la filiation. Franchement, la copie est très honorable. L'interprétation est impec, le suspens entretenu, et la photo de Roger Deakins (fidèle des Coen) arrange l'ambiance comme il se doit. Simple et efficace.

LE MONDE DE CHARLIE: un très beau film sur l'adolescence, basé sur un trauma d'enfance. Pudique, tout en retenu, quel chouette film.

Vintage a écrit:

PRISONERS: Thriller sombre sur l'ambivalence. Première incursion dans un studio américain pour le quebecois Denis Villeneuve, cinéaste spécialiste de la filiation. Franchement, la copie est très honorable. L'interprétation est impec, le suspens entretenu, et la photo de Roger Deakins (fidèle des Coen) arrange l'ambiance comme il se doit. Simple et efficace.

Ai bien aimé aussi, même si le film est un peu trop le cul entre deux chaises pour m'emballer complètement. L'impression que réal et auteur ont voulu tirer leur polar un peu plan-plan vers autre chose, et qu'ils n'ont pas vraiment osé aller jusqu'au bout. Ce qui donne un truc un peu hybride avec des bonnes surprises mais qui revient bien vite sur des rails convenues.
D'autant plus frustrant que la partie psycho était prometteuse… Et que la partie enquête est bien attendue

Spoiler:

Ai vu aussi le Sorcerer de Friedkin, annoncé partout comme son meilleur film. Alors oui, quand on compare le film avec le reste de sa filmo, c'est le haut du panier: bonne réal, très bonne ambiance (les séquences au bidonville sont tendue et malsaine comme il faut), et le film n'est jamais chiant. Mais quand on le compare avec l'original, c'est quand même très très très en dessous. Le gros problème, c'est que Friekin n'arrive jamais à créer le suspense faute d'avoir réussi à créer un début de semblant d'empathie avec ses personnages. Ce qui est un peu con, vu qu'il passe plus d'une heure à nous les présenter.

Vu l'enthousiasme, j'ai donc chopé ce Prisoners... Si c'est bien tendu comme il faut et que ça se pose là dans le rôle du nouveau film superbe pour lequel Roger Deakins n'aura pas d'oscar, le scénar peine quand même à camoufler ses origines de petite série b du samedi soir de chez m6... Dès que la mécanique de l'enquête s'enclenche, on tombe dans les grosses ficelles et les rebondissements vus et revus, qui font un peu passer tous les personnages pour les derniers des branquignols (

Spoiler:

)... Heureusement qu'on nous dit au détour d'un dialogue que Jake Gyllenhaal est un super-flic qui a résolu toutes ses enquêtes parce que là on voit surtout un charlot dont on se demande pourquoi il ne s'est pas encore fait virer... Bref, le vieux coup du "on prend un auteur pour sublimer un scénar rassis" fonctionne plutôt bien mais faut pas en demander beaucoup plus.

Le distributeur n'en demandait pas temps, il l'a vendu comme sa série B annuelle d'automne. Et vu qu'SND, c'est M6...

Le loup de wall street : Ma foi un Scorsese bien sympathique, surtout parce qu'on sent que tout le monde y met du sien et s'amuse bien. Le film est un empilement de scènes hénaurmes avec DiCaprio et Jonah Hill (entre autres) qui cabotinent en traders décadents versés dans toutes sortes de scènes d'orgie/de drogue/de baston/de drames divers... L'idée étant de coller la gerbe au spectateur en cumulant le plus de scènes illustrant la beauferie irresponsable de tout ce petit monde, le tout nimbé dans le look moche de l'époque. Je dois dire que ça a un peu trop bien fonctionné sur moi, parce qu'au bout des trois heures (!) de film j'avais un peu envie que ça s'arrête pour quitter ce monde de connards.
(ceci dit je suis peut-être un cas à part puisque la grande mode aux Etats-Unis semble être de reprocher à Scorsese et Dicaprio d'avoir glorifié le comportement des traders)

'Viens de voir L'homme des vallées perdues sur arte...
Ma foi je crois que c'est le premier film de George Stevens que je vois et c'est à marquer d'une pierre blanche.
Primo, parce que j'ai enfin vu le film où Jack Palance a le look de sa caricature dans l'album "Phil Defer" de la série Lucky Luke (c'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup).
Deuxio parce que c'est un sacré bon film ! Cette manière de traiter la violence de façon anti-spectaculaire (les bastons en hors-champ) et sale (les bagarres font vraiment mal, les types pissent le sang) et chaotique (la dernière bagarre où tous les animaux de la ferme crient et défoncent les barrières)... De la confronter à l'innocence de l'enfance (la scène de l'enterrement où la caméra fait un panoramique pour aller chercher les gamins qui jouent et qui termine sur le gros plan d'une petite fille ! elle est dingue, cette scène !)... Y a une audace, une beauté, une douleur là-dedans, j'en aurais chialé.

J'en garde un bon souvenir de celui-là. Même si le gamin et ses râles ("Sha-aaane") avait bien failli me gâcher le plaisir.

Ahoui, le gamin joue pas très bien. On sent que la réalisation essaie de faire avec (beaucoup de gros plans limite kouléchov et peu de dialogues) mais quand on le laisse crapahuter dans le décor ou jouer l'observateur muet, ça fonctionne bien.

Le vent se lève de Miyazaki : Bon, il prend sa retraite ou pas ? Parce que là, comme film testamentaire, ça se pose là. Bilan d'une vie, questionnement sur ce qu'il faut faire des meilleures années qui nous sont données, regard quasi autobiographique et mise-en-scène posée sans concession à l'air du temps... Un film étrange, intime et touchant mais sûrement aussi un petit peu chiant, le dernier Miyazaki est une pièce maîtresse dans l’œuvre de l'auteur même si c'est pas son film que je préfère.

NEBRASKA d'Alexander Payne: il me semble que c'est le film le plus faible de Payne où tout repose sur un fichu billet de loterie dont tout le monde sait évidemment qu'il ne vaut rien. C'est l'occas' d'un voyage en famille.
Les scènes croustillantes se succèdent, certaines hyper drôles, mais absolument tout repose sur l'interprétation de Bruce Dern en père acariâtre à tel point qu'on ne regarde plus que lui en espérant qu'il lâche une bonne saloperie à quelqu'un quelqu'une ou qu'il joue le mépris mieux que Brigitte Bardot.

Transposé en France, ce truc finirait sur France 3 juste après Plus Belle la vie.

Mais ça vaut le coup d'être vu.

J'ai pris mon pied devant le film Lego. Lord/Miller c'est définitivement ma came.

milbart a écrit:

J'ai pris mon pied devant le film Lego. Lord/Miller c'est définitivement ma came.

Malgré une bande annonce qui ne me parlait pas du tout (la crainte d'une débauche de clins d’œil "geek" pourris et sans conducteur), je me suis beaucoup amusé face à cet immense plateau de jeu qui rappelle bien des souvenirs.

QUAI D'ORSAY: réal 100% pur porc français. Sinon, je me suis laissé embarquer et j'ai trouvé ça fort divertissant. Une comédie politique enlevée avec tout plein d'acteurs et d'actrices qui s'éclatent. Pas lu la BD.

LA VENUS A LA FOURRURE; je me fous complètement à la base des rapports hommes/femmes dont je ne vais pas m’appesantir sur les thématiques de la pièce. Polanski ne doit plus trop se fouler pour chiader sa mise en scène, à chaque plan on retrouve sa patte; direction d'acteurs/actrices, lumière, décors et la musique d'Alexandre Desplat, tout est reconnaissable.
Les deux se renvoient la balle, échangent, s'échangent, se testent. Emmanuelle Seigner lâche les chevaux mais y a encore du boulot!
Au dernier tiers du film, Amalric ressemble à s'y méprendre à Polanski.
C'est assez virtuose dans le genre.