Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

C'est beau d'y croire encore (les spin-off, je peux pas, je resterai sur la trilogie principale et encore je suis même pas sûr de tenir jusqu'au troisième).

popescu a écrit:

Oui, y a un truc d'assez miraculeux là-dedans. J'imagine pas le boulot que ça a dû demander (à tous les niveaux) pour que ça n'ait l'air de rien.

D'ailleurs, en ce qui concerne ta partie, Jarmusch explique un peu sa méthode par là : http://www.filmcomment.com/article/jim-jarmusch-paterson-gimme-danger-interview/
En gros il a son scénar de base et il n'entame les réécritures qu'une fois l'équipe du film formée... De là les petites références à la Perse après le casting de Golshifteh Farahani, de là le jeu sur les jumeaux (après avoir repéré des jumeaux dans les figurants)... ça évolue organiquement.
Ce que je trouve assez fort dans le film c'est comment les personnages se construisent dans la répétition (ce qui met bien sûr en valeur les thèmes du film). Comme pour le premier poème, où tu te demandes un peu ce que c'est que cette histoire d'allumettes avant que le texte s'enrichisse au fur et à mesure, s la relation du couple débute dans une opposition un peu facile qui s'enrichit au fil du film de mille petits détails (et c'est là que les acteurs sont extraordinaires).

Le film sur le quotidien.
Pour Star Wars, je laisse ça chance à Johnson, à Lord & Miller et je m'arrête là.
J'ai beau être maso, y a un moment où il faut prendre soin de soi.

J'ai beaucoup apprécié ARRIVAL de Denis Villeneuve. De la SF qui prend son temps (il n'y a pas 8 plans à la seconde), qui laisse planer le mystère sans frustrer le spectateur. C'est un film malin qui se joue de la mélancolie et du catastrophisme.

Oui, on sent que c'est le premier film de Villeneuve aux Etats-Unis où on ne lui a pas filé un scénar pourri à sauver. Après je suis quand même un peu mitigé sur certains aspects disons techniques du scénar un peu faciles (l'apprentissage du langage n'est pas vraiment montré -on comprend qu'il comprenne mais nous on voit toujours les mêmes gribouillis donc c'est un peu chiant à regarder- et j'ai un peu de mal avec le coup du langage qui te reboote le cerveau au point de t'emmener à un niveau de conscience transcendantal).

Yep, c'est vraiment con qu'on ne sache rien du décodage. Nous aurions peut-être compris le fameux reboot à travers les effets que produisent les signes, ou le travail sur les signes, sur le cerveau humain, ainsi que les liens supposés entre les différentes espèces. Pendant un moment, je me suis dit que l'histoire s'inspirait de Fondation.

Bon, c'est assez soigné pour qu'on ressorte tout de même charmés.

Sinon j'ai vu La La Land et c'était très très bien... C'est rare que ça m'arrive mais en fait j'ai déjà envie de le revoir.
Sous ses airs de classique un peu fléché, le film arrive à renouveler la figure de la comédie musicale en y adjoignant un langage cinématographique moderne sans que ça sente la pièce rapportée ou l'artifice. C'est respectueux et audacieux à la fois, romantique et réaliste, joyeux et triste, c'est très très casse-gueule et ça ne se casse jamais la gueule, c'est la grande classe.

Bruttenholm a écrit:

Sinon j'ai vu La La Land et c'était très très bien... C'est rare que ça m'arrive mais en fait j'ai déjà envie de le revoir.
Sous ses airs de classique un peu fléché, le film arrive à renouveler la figure de la comédie musicale en y adjoignant un langage cinématographique moderne sans que ça sente la pièce rapportée ou l'artifice. C'est respectueux et audacieux à la fois, romantique et réaliste, joyeux et triste, c'est très très casse-gueule et ça ne se casse jamais la gueule, c'est la grande classe.

Tu veux dire par là que même Ryan Gosling développe plus d'1 expression. C'est un miracle absolu qui mérite sans doute le déplacement.

Ben pour le coup je l'ai vraiment trouvé très bon (il arrive à avoir ce côté cary grant tout en ironie charmeuse) mais bon après je sais pas où t'en est par rapport à Gosling (moi j'étais déjà un peu fan après The big Short et The nice guys).

Bruttenholm a écrit:

Ben pour le coup je l'ai vraiment trouvé très bon (il arrive à avoir ce côté cary grant tout en ironie charmeuse) mais bon après je sais pas où t'en est par rapport à Gosling (moi j'étais déjà un peu fan après The big Short et The nice guys).

Je n'en suis pas fan. Et je le trouve épouvantable dans les Refn. Après, il ne me fait ni chaud ni froid dans ses autres films. Meuhhh quoi.
J'irai me faire un avis. Sans compter que Whiplash m'avait passablement ennuyé. Acteur, réalisateur, c'est l'heure de la réhabilitation.

Je connais quelqu'un qui m'avait dit pis que pendre de Whiplash et qui est ressorti de la La Land avec des étoiles dans les yeux (mais bon tu vas peut-être quand même trouver ça à chier, je sais pas).

J'étais parti pour faire mon pisse-froid devant celui-là. Un peu l'envie de démolir un film que tout le monde a aimé (oui, je m'emmerde dans la vie).
Au bout de 5 minutes, j'ai pas eu d'autre choix que d'abandonner l'idée et de me laisser embarquer.
J'ai trouvé le film remarquable. Du super boulot, à tous les niveaux. De la dramaturgie au maquillage, tout est travaillé pour aller dans le sens de l'histoire. Le gars n'hésite jamais à décevoir parfois le spectateur (romance qui en manque, protagonistes peu gracieux), si ça sert son propos.
C'est téméraire, c'est tenu, c'est pensé.
C'est de l'excellent travail, vraiment.

Bruttenholm a écrit:

C'est beau d'y croire encore (les spin-off, je peux pas, je resterai sur la trilogie principale et encore je suis même pas sûr de tenir jusqu'au troisième).

popescu a écrit:

Oui, y a un truc d'assez miraculeux là-dedans. J'imagine pas le boulot que ça a dû demander (à tous les niveaux) pour que ça n'ait l'air de rien.

D'ailleurs, en ce qui concerne ta partie, Jarmusch explique un peu sa méthode par là : http://www.filmcomment.com/article/jim-jarmusch-paterson-gimme-danger-interview/
En gros il a son scénar de base et il n'entame les réécritures qu'une fois l'équipe du film formée... De là les petites références à la Perse après le casting de Golshifteh Farahani, de là le jeu sur les jumeaux (après avoir repéré des jumeaux dans les figurants)... ça évolue organiquement.
Ce que je trouve assez fort dans le film c'est comment les personnages se construisent dans la répétition (ce qui met bien sûr en valeur les thèmes du film). Comme pour le premier poème, où tu te demandes un peu ce que c'est que cette histoire d'allumettes avant que le texte s'enrichisse au fur et à mesure, s la relation du couple débute dans une opposition un peu facile qui s'enrichit au fil du film de mille petits détails (et c'est là que les acteurs sont extraordinaires).

Ayé, j'ai vu PATERSON.
Beaucoup aimé aussi. Jarmush est dans son jardin quand il sublime le quotidien. Tant mieux, car c'est quand même sa marque de fabrique.
Mais là, c'est très fort, parce qu'il n'y a aucune pose. On se sent libre de ses tics! Le dernier justement, où l'on voit des vampires s'emmerder, est limite supportable (vampire pour bobo névrosé). Dans Paterson, tout est retenue et tout est sincérité. C'est vrai que les petits détails dans leur répétition prennent sens.
Entre le "Adam Driver de Girls et celui de Paterson", en une seconde avec lui, tout peut arriver. Même pensif sur un canap', il dégage une sacrée énergie; ça promet pour son rôle de Toby.
Bref, c'est réussi sur toute la ligne (de bus.... ahahahahaahahahah .... je suis impayable!))

Vu Pride hier, film anglais sur l'union entre un groupe d'activistes gay gauchistes et les mineurs grévistes sous Thatcher... On a un peu ce qu'on attend (une sorte de Ken Loach light genre Full Monty/Les virtuoses avec une photo sur-saturée pour essayer de donner un peu de couleur aux ciels de Grande-Bretagne) mais suffisamment bien foutu et sincère pour faire la blague. Et si la réalisation, sans être honteuse, ne déplace pas des montagnes, on a droit à un scénar habile, mêlant plusieurs récits et plusieurs trajectoires de personnages avec quelques figures attendues (le jeune lycéen qui grandit au fil du film pour finir par faire son coming out, la femme au foyer qui prend de l'assurance et s'émancipe) mais sans s'appesantir, laissant un certain dynamisme et une joie traverser l'histoire, tout en réussissant certains passages sombres ayant trait à la montée du sida au début des années 80, présent comme une menace diffuse mais encore une fois jamais asséné. Le tout est porté par un casting façon "ils sont venus, ils sont tous là" réunissant tous les seconds et premiers rôles et demi du cinéma british (Imelda Staunton, Bill Nighy, Dominic West, Paddy Considine etc.) qui s'en donne à cœur joie. Bref, un petit film vraiment recommandable, d'autant plus que les films populaires plus ou moins de gauche (ou en tout cas ayant à cœur d'avoir des héros en-dehors de la classe moyenne haute ou bourgeoise) se font de plus en plus rare...

Si vous vous emmerdez, je vous conseille GET OUT, film fantastique très plaisant qui joue sur les codes raciaux et les poncifs cinématographiques.

Sinon, cet été, je n'ai vu que des merdes.
Le nec plus ultra de la daube revient à CHACUN SA VIE de Claude Lelouch. Oh putain, c'est unique. Bigard qui débite des blagues de cul dans un hôpital, un dialogue Delterm/Mathilde Seigner surréaliste, et puis surtout Béatrice Dalle/Dupont-Moretti ... Oh putain ... j'en reviens toujours pas!

Ah oui Get out, c'est très bien. Le film a la bonne idée de parler du racisme "2.0" avec des blancs fascinés par les noirs censément surhumains et manie très bien le mélange des genres (on sent que le réalisateur vient de la comédie, plus qu'un film d'épouvante c'est une satire très très noire).

Pour ce qui est du Lelouch, je me demande bien ce que tu es allé faire dans cette galère .

J'ai pas eu le courage de me fader celui avec Dujardin! Mais là, il était tourné à Beaune avec ses 12 élèves de sa fameuse école de cinéma.
Mais là, c'est du niveau de T'AIME ou VERCINGETORIX. Limite culte!

Té, j'ai vu le starouarze et j'ai bien aimé.
J'en suis (agréablement) surpris.
Si y a un pèlerin qui passe par là et qui veut des développements, je suis dispo.

J'y suis allé la semaine dernière, je fais partie du clan des déçus. Au delà de m'être royalement emmerdé (c'est la deuxième fois depuis Rogue One, que j'entends des sièges claquer), j'ai assez mal vécu la manière de désacraliser le mythe comme si on jetait le bébé avec l'eau du bain en 1 claquement de doigt s'en prendre le soin d'expliciter pourquoi il est important voire même le moment de tourner la page. Pendant un instant, je me suis demandé si Mélanchon ne faisait pas partie de l'équipe de scénariste. Rian Johnson laïcise les idées de Lucas avec fort peu de goût.
Pour rester terre à terre, le traitement de Snoke, Del Toro, Hammil, Laura Dern, Daisy Bidule, Poe, Finn et cie me laisse très perplexe. C'est pas "Tout ça pour ça", mais "Tout ça pour 9 euro! merde alors". Je n'ai pas compris l'apparition de Yoda.
Déjà que le film d'Abrams n'était pas folichon, Rogue One d'un ennui absolu, mais là, j'ai lâché l'affaire.
Pour la faire courte, je me suis désintéressé de tout.

Bah le film ne dit pas vraiment qu'il faut jeter les mythes à la baille, l'idée c'est plutôt de jeter les dogmes, les sacrements et les gardiens du culte pour retrouver la pureté originelle (en gros c'est un film luthérien ). On peut ne pas adhérer, mais au moins ça fait un discours sur le retour de star wars qui tient plutôt la route (on essaie de refaire vivre la flamme tout en s'émancipant de ses mentors), sans être un discours bêtement méta puisque ce questionnement sur l'engagement, la force des symboles et la place de l'individu dans une construction mythologique peut aussi s'appliquer à une échelle plus grande.
Mais moi ce qui m'a plu surtout c'est de revoir du cinéma dans star wars : un plaisir à faire des plans, à repenser la mise en scène d'éléments présumés acquis (Rian Johnson arrive à se servir de la vitesse lumière ou les sabres lasers pour proposer des situations et des plans inédits, notamment)... ça infuse dans tout le film et ça suffit quasiment à mon bonheur, tu as vraiment l'impression de voir que quelqu'un se pose les bonnes questions sur ce qu'il filme, et les jeux de suspense, surprise, d'élément posé au départ qui se révèle payant ensuite etc. bref le langage d'un cinéma classique est bien pensé et bien maîtrisé, pour donner un film qui il me semble implique beaucoup plus le spectateur que la grande majorité des blockbusters contemporains... Par dessus ça, je trouve que la reprise des personnages du premier et le dynamitage des attentes qui leur étaient liés est très malin sans tomber dans l'esbroufe : Johnson arrive à s'écarter du premier film tout en proposant une suite logique et qui arrive à donner une profondeur thématique à des éléments de mystère mystérieux pas très payants chez Abrams (je trouve que la révélation sur les parents de Rey est très intelligente, pour le coup).

Pour le coup je rejoins entièrement l'avis de Bruttenholm. Tu as tout dit d'ailleurs. Jamais un film Star Wars n'était autant sorti des sentiers battus, quitte à faire un peu de hors-piste, de déplaire aux "puristes", pour aller jusqu'au bout de son propos. Les personnages et certaines scènes ("qui font tant polémique") m'ont semblé purement réjouissante. Et surtout il humanise les "nouveaux" personnages. Ils deviennent plus fragiles, grotesques,... donc plus attachants. Un film qui vaut presque le visionnage pour lui-même, en tant qu'oeuvre à part entière. Chose rare dans une saga a priori si formatée.
Sur ce, je suis curieux de voir le traitement que peut faire Johnson sur une nouvelle trilogie...

Pareil, là on sent qu'il compose avec les cartes qu'on lui a données, ça me donne bien envie de voir ce qu'il fera en posant son histoire à lui dès le départ...

D'autant plus qu'il disposait de cartes finies à la pisse...

Restons dans le domaine de la S-F, la vraie cette fois-ci, avec le dernier film de Villeneuve. Je sais que ce n'est pas le bon topic pour en parler... Je devrais mettre cet avis dans "passe ton chemin", ou plutôt "Chiant comme la pluie. Une tisane camomille, un Xanax et au lit."
Je sais bien que l'original prenait son temps, pouvait susciter l'ennui, voire faire décrocher son spectateur... mais il n'en déplaise à certains il était rythmé et euphorisant. Ici, c'est juste atrocement lent... et inutilement long en plus. Un univers de nuances de gris et de marrons d'une tristesse absolue, dans tous les sens du terme. Une mise en place qui n'en finit pas de se mettre en place. Des scènes pensum interminables, gratuites, mais plaquées sur le film pour faire froncer les sourcils pour montrer que je pense. Le tout sans une once d'âme. Ou à peine. Je ne comprends pas le consensus critique...
Quelques beaux plans et des petites idées cependant sortent le film de la torpeur et lui donnent une patte. Juste dommage que tout ait déjà été vu avant et surtout lu ailleurs... en mieux.
Depuis quand la hard S-F doit être ennuyeuse pour prouver sa valeur ?

çui-là je l'ai pas tenté... Déjà que je suis pas le plus grand fan de Blade Runner, il aurait vraiment fallu un chef-d’œuvre d'exception pour me fader un film avec Jared Leto (gasp) et le Harrison Ford en mode branleur qu'on traîne comme un boulet depuis 15 ans...

Je te laisse alors imaginer la débandade absolue que représente la scène avec Leto...
Ford, montré dans le premier teaser, qui n’apparaît qu'au bout de deux heures de film. Vu le charisme déployé, on savoure la récompense pour avoir tenu jusque là...