Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

Si je me souviens bien, la fin, c'est l'histoire de l'appareil photo, sans dialogues, avec Tom Waits en accompagnement.
J'avais beaucoup aimé.
Moins bien, mais très sympatoche, le Blue in the face qui suit. Quelques bonnes conneries dedans.

Brooklyn Boogie, tu veux dire ?
(kessessé Blue in the face ?)

Sissicéssa.

Bruttenholm a écrit:

(kessessé Blue in the face ?)

C'est pas une réplique de Tobias Funke ?  

Ahoui titre original, cinéphilie, tout ça...

Ouais, je me la pète.
Dire le titre Français ? Ah !
On est où là ?

Surtout quand le titre français est anglais...

Il se la pète le scénariste !

Alors que "Du bleu dans la face", ça sonne quand même bien mieux.

Du bleu dans TA face !

Une connaissance disait de Pain and Gain que c'était le "Las Vegas Parano de Michael Bay". Pas faux. Un concentré de Rêve Américain qui concentre de plus tout le cinoche du mec, exubérant, bigger than life, pathétique, hilarant, décadent, superficiel, brillant, physique, avec beaucoup de satirique dedans.
Bay a posé ses couilles sur la table, la table s'est brisée.

Au lieu de m'emmerder devant un blockbuster de 2h30, j'ai préféré aller voir les 3h15 de La fille de Ryan, ressorti cet été dans une copie magnifique.
Je rattrape petit à petit mon retard en David Lean et là je m'en suis pris plein les mirettes... Gros coup de cœur pour ce film avec un Mitchum impérial et une Sarah Miles très touchante, avec un David Lean à son meilleur, toujours à chercher comment se passer de dialogues et trouver le plan qui dira tout, se faisant plaisir avec de magnifiques plans de nature allégoriques, entrelaçant les rimes visuelles (les traces sur la plage, le boitillement de plusieurs personnages, le personnage de la petite écolière qui renvoie au personnage de Rose...), et qui s'appuie sur un scénario extraordinaire, qui court-circuite chaque scène au moment où on croit deviner ce qu'il va advenir et qui dévoile les personnages tout au long du film, les enrichissant à chacune de leur scène, révélant leurs facettes insoupçonnées (ce qui suit les thèmes du film sur la nécessité d'aller au-delà des apparences et de se confronter aux conventions)... La dernière scène entre le père et Rose, où le père ne sait pas comment s'excuser et la fille l'excuse de manière détournée et l'excuse ravive la douleur chez le père etc. j'étais à deux doigts de chialer comme une merde.

Bref, si vous en avez marre de voir et revoir tous ces chefs-d’œuvre qui inondent les salles cet été, vous avez toujours celui-ci en plus...

Marrant, je viens de me prendre les deux adaptations de Dickens par Lean que je n'ai toujours pas vu.
Enfin, "marrant"...
Sinon, ai vu des trucs pas trop mauvais de mon côté, "Mud" qu'est mignon comme tout, "Byzantium" qu'est pas du niveau des meilleurs Jordan, mais très au dessus du reste, et "No", l'histoire marrante (enfin, "marrante"...) de publicitaires Chiliens qui se retrouvent à vendre la liberté comme un produit (et non plus l'inverse). Plutôt sympa tout ça.
Et suis passé entre les grosses gouttes des blockbusters estivaux.
Enfin, pour le moment...

J'avais gagné les 2 adaptations de Dickens à un concours y a quelques années. Pour l'instant j'ai vu que le Oliver Twist (j'ai honte). J'ai trouvé que ça partait très fort (le tout début est splendide, on est quasiment devant un film muet) mais qu'une fois arrivé à Londres ça pédalait un peu dans la semoule, la faute aux rebondissements dickensiens un peu tirés par les cheveux (Polanski s'en est mieux dépatouillé en virant quelques twists et en resserrant sur la relation Fagin-Twist).

"Mud" c'était bien sympa, Jeff Nichols est bien parti pour venir gratter l'héritage spielbergien (son prochain film est un film de sf pour la warner), et "No" c'est sympatoche, ça tire un peu en longueur ceci dit et l'idée de l'image vidéo pourrie est un parti-pris audacieux mais peut-être un peu trop poussé (je me suis demandé si les bruitages pourris faisaient partie du concept). Enfin, ça permet de se rappeler qu'à un moment Richard Dreyfus c'était tellement une star qu'on était fier d'avoir son soutien pour une campagne électorale.

Apprécié NO.
Mud, c'est pour ce soir, et j'ai hâte parce qu'après Shortgun Stories et Take Shelter, les bouseux me manquent.

Vu Pain and Gain, du Bay tout craché qui assume ses outrances. J'ai dormi une demi-heure quand même. Le problème des films sous testostérone, c'est qu'il dégage une énergie un peu veine qui se dégonfle en deux secondes. C'est loin d'être à gerber comme Bad Boys 2 et cie.

popescu a écrit:

Marrant, je viens de me prendre les deux adaptations de Dickens par Lean que je n'ai toujours pas vu.
Enfin, "marrant"...

Je me suis fait une cure de Lean récemment et je me suis pris 3 belles grosses claques : De grandes espérances, Lawrence d'Arabie (à ma grande honte, je ne l'avais toujours pas maté... et c'est tant mieux) puis Brève rencontre. Lean est devenu l'un des mes réalisateurs "classiques" favoris. Son style transcende le sujet le plus simple grâce à une esthétique quasi gothique, et les sujets plus épiques sans jamais perdre l'humanité des personnages. Spielberg en a tiré des leçons et ça se voit.

Brut' m'a donné envie de revoir La Vie de Ryan. J'avais déjà beaucoup aimé mais mes souvenirs sont diffus et j'aime assez les histoires qui humidifient les mirettes.

grolandais a écrit:

Brut' m'a donné envie de revoir La Vie de Ryan. J'avais déjà beaucoup aimé mais mes souvenirs sont diffus et j'aime assez les histoires qui humidifient les mirettes.

Sarah Miles balance des anecdotes de tournage croquignolettes à l'occasion de la ressortie : http://cinema.nouvelobs.com/articles/27122-interviews-reprise-sarah-miles-david-lean-ma-faite-magenouiller-dans-leau-glacee-5-heures-daffilee

Bruttenholm a écrit:

grolandais a écrit:

Brut' m'a donné envie de revoir La Vie de Ryan. J'avais déjà beaucoup aimé mais mes souvenirs sont diffus et j'aime assez les histoires qui humidifient les mirettes.

Sarah Miles balance des anecdotes de tournage croquignolettes à l'occasion de la ressortie : http://cinema.nouvelobs.com/articles/27122-interviews-reprise-sarah-miles-david-lean-ma-faite-magenouiller-dans-leau-glacee-5-heures-daffilee

Magnifique interview, très drôle et éclairante.
Au passage, merci de ne pas avoir relevé mon lapsus, visiblement influencé par les Monty-Python (heureusement, je suis sur le bon forum) : La Vie Fille de Ryan

J'avais même pas remarqué (tant qu'y a La et Ryan à la fin, je fais pas gaffe)
Une autre interview de Sarah Miles, avec des anecdotes différentes : http://www.telerama.fr/cinema/sarah-miles-raconte-le-tournage-homerique-de-la-fille-de-ryan,101113.php

MUD: gentillet, beaucoup trop long, et qui ne s'embarrasse pas d'incohérences et de raccourcis. Du bon cinéma, bourré de scories.

Disons qu'il y a dans Mud une petite ambiance réalisme magique/conte de fées qui enrobe le tout... C'est vraiment dans le registre du conte initiatique et de la fable (l'inconnu dans l'île, le bateau dans l'arbre, la chemise magique, le côté amour courtois et chanson de geste de l'histoire d'amour de Mud)... J'ai trouvé que c'était fait avec assez de subtilité pour que tout tienne ensemble.

Sinon, j'ai rattrapé tous les David Lean que j'avais chez moi et que j'avais jamais vus... Du coup je préfère Les grandes espérances à son Oliver Twist mais je trouve qu'ils se trimbalent un peu les mêmes défauts... L'impression que Lean est très intéressé par une partie de l'histoire mais pas par l'autre... Là, il s'en donne à cœur joie avec la jeunesse de Pip, le côté expressionniste des marais, l'ambiance gothique du château de Miss Havisham, mais une fois Pip adulte, on s'emmerde un peu et en plus il faut dénouer tous les rebondissements feuilletonnesques de Dickens... Avoir pris un acteur de 40 piges pour jouer un candide n'aide pas non plus...
Enfin, j'avais jamais vu non plus Le pont de la rivière Kwaï (riez pas, j'ai pas vu Lawrence d'Arabie non plus) et le côté satirique et doucement énervé du scénar (comme souvent chez Lean -ouais, j'ai vu 3 films et je suis un expert) m'a bien plu.

Le dernier Wright est tout à fait surprenant.

C'est toujours mieux que si c'était chiant comme la pluie.
J'y vais la semaine prochaine, j'attends l'arrivée d'une copie en VO.

T'as raison d'attendre un peu. Vu hier en VF et elle n'est pas brillante. Le film se base énormément sur les dialogues et, principalement, le débit et le vocabulaire de Simon Pegg.
A part ça, j'ai passé un bon moment, même si ça m'a semblé imparfait. J'ai vraiment aimé le côté "film de potes" autour du défi improbable. On est surpris par son ton mélancolique. Le film n'est pas si drôle que ça, même si on garde le sourire tout du long et certains gags sont hilarants. Le côté chevaleresque de la troupe, et quasi Don Quichotte, est vraiment réjouissant.
Quant à la partie "cinéma de genre", la métaphore est belle et cohérente au sein de la trilogie. La référence à

Spoiler:

est sympathique, mais ça tourne un peu en rond et le fil dramatique est moins solide que dans les deux précédents opus, où l'horreur pour Shaun et le polar/action pour Hot Fuzz coulait plus de source. Ici, la S-F tombe un peu comme un cheveu. Elle arrive sans doute trop tardivement... Même si le genre sert avant tout à amener une belle réflexion sur l'âge adulte, j'aurais aimé un peu plus de tenue.

Ce que j'en dis, c'est qu'on s'attend à un énorme délire collégial et que finalement...bim bim bim, spoilers.

J'ai envie de le revoir, tiens. Mais pas maintenant. Le temps de digérer.

milbart a écrit:

le temps de digérer.

vers 16 ou 17 h, alors ?