Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

milbart a écrit:

Bon, mais Cloclo....?  

Bruttenholm a écrit:

Je le rattraperai sur tf1...

Étant un homme de parole qui ne se dérobe pas face à ses obligations, j'ai donc maté le film de Florent-Emilio Siri hier soir sur tf1 (dans un magnifique scope recadré qui fera hurler milbart). Verdict : c'est joli, mais c'est un peu con. A l'aspect déjà particulièrement filandreux des biopics (du trauma d'enfance jusqu'au pétage de plombs des grandes années, tout y est in extenso, avec toujours cette incapacité à mettre en image l'impulsion créatrice d"un personnage) s'ajoute un nouveau genre de subtilité qui n'est pas sans rappeler le maquillage de Benoît Magimel dans le film : tout est souligné pour les neuneus du fond. Exemple : Claude François crée une agence de mannequins ? Plan 1 : Claude François lève son verre à la nouvelle agence machin avec une fille à chaque bras, plan 2 : la caméra filme 2 pélots dans le public qui te disent "ouah le gars a créé sa propre agence de mannequin, pas gêné le mec" (ou quelque chose d'approchant). Le pompon étant atteint pour la mort de Claude François. Il y a pourtant un très beau plan : la femme de chambre de la mère de cloclo réceptionne le coup de fil qui annonce la mort de son fils. La mère demande qui c'était, la femme dit que c'était un faux numéro puis va en douce débrancher téléphone, télé, radio avant de s'écrouler en pleurs. Joli plan. Sauf qu'il fait suite à la scène de cloclo sous la douche avec l'ampoule en gros plan grand angle et les ripatons qui s'avancent au ralenti dans la flotte tels une menace inéluctable... Et qu'après on a encore droit à la vraie annonce de la mort à la mère : elle est dans l'appart parisien, seule dans un coin alors que les proches de Claude François causent dans une autre pièce. De l'arrière-plan arrive Magimel-Lederman qui s'assoit en face d'elle. Elle : "mais dis-moi ce qui se passe etc." Lui ne dit rien mais les larmes lui viennent. Elle comprend, ils se prennent dans les bras. Joli plan (pas follement original mais bien exécuté). Sauf qu'à la dernière seconde la mère case "ne me dis pas que Claude est parti"... Ben si, mais en même temps on le sait déjà depuis 5 minutes.
Bref, on aurait pu sabrer dans les dialogues comme qui rigole, dans un film de 2h30 on aurait même pas vu la différence, c'est assez ballot cette balourdise ; de Siri, ça m'a rappelé L'ennemi Intime, où le réal essayait aussi de tomber de jolis plans et de raconter par l'image avec par-dessus le tout des dialogues particulièrement crétins et une trame balisée d'avance.

Ton avis est plutôt honnête: d'habitude, soit les gens adorent, soit ils détestent...

Quant à moi j'ai vu L'invraisemblable vérité de Fritz Lang...paraît-il qu'Alan Parker a plagié le film via son La Vie de David Gale, ça doit pas être triste (façon de parler). Lang nous promène, nous manipule, sous couvert d'un pitch malicieux: un romancier se fait passer pour coupable d'un meurtre et monte de toutes pièces cette habile supercherie afin de prouver l'absurdité de la peine de mort, un jugement arbitraire susceptible de condamner les innocents...Ainsi le film peut se percevoir comme un film d'enquête à l'envers, où le coupable n'est pas recherché, mais créé. C'est donc assez ludique.

Là où le film est aussi intéressant que, il faut bien l'avouer, maladroit, c'est par son dévoilement final. Un twist éculé depuis où...

Spoiler:

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La première réaction, c'est d'applaudir. Ou alors...de trouver ce retournement de situation particulièrement bourrin. Toujours est-il qu'il rend le film...ambiguë. On pensait voir un simili brûlot en défaveur de la peine de mort...

Spoiler:

. Le jugement final démolit un peu cette ambiguïté scénaristique, trop à mes yeux:

Spoiler:

Bref, ce n'est évidemment pas le meilleur film de son auteur, mais je le trouve clairement intéressant et tout autant divertissant.

Vu également Un crime dans la tête et c'est vachement bien. Grand film politico-parano servi par des acteurs admirables, un sens du suspens savamment distillé, un goût pour le symbolisme jamais pachydermique (la mère castratrice comme allégorie de la Mère-Patrie assassine), c'est une oeuvre de l'Amérique meurtrière (comme NETWORK de Lumet), désespérée et brutale, qui partage nombre de similitudes avec SECONDS: tout le film tourne autour de l'identité, de sa modification voire de son effacement, d'une force supérieure manipulatrice, et de l'idée, passionnante, du pacte faustien, qui dirige le film au-delà de la subversion sociale: il est question d'un homme à qui on a volé l'âme...(comme Rock Hudson dans le film cité plus haut).
Bref, Frankenheimer est un bon, d'autant plus qu'il se permet quelques audaces formelles.

Et, enfin, Baby Boy Frankie , certainement l'un des films préférés de Tarantino, série noire d'à peine plus d'une heure, déroute d'un bandit sous fond de musique jazzy, qui a son lot de belles scènes -comme ces plans-séquence mélancoliques en pleine rue sous fond de célébrations de Noël- et dont l'une des particularités est cet usage de la voix off, parfois omniprésente voire encombrante, mais qui confère au film un air de roman noir lu par le narrateur...le souci étant que la narration vide les personnages de leur substance. Mais c'est désespéré et pas inintéressant.

Voilà voilà...

Au rythme où tu vas, tu ne trouveras bientôt plus personne avec qui discuter cinoche !
Frankenheimer, il a fait une poignée d'excellents trucs. Il a mal tourné par la suite mais toute sa première partie de carrière au cinoche est hautement recommandable.

Pour les meilleurs Lang, il va falloir que tu te tapes la période Allemande, des trois lumières au testament du docteur Mabuse, c'est quand même une enfilade de supers films. Après, ça reste bien (quoi que pas toujours), mais pendant les années 20, il a quand même nagé au dessus de la masse.

Le Baby boy Frankie, je l'ai toujours pas vu, celui-là. Il m'avait tapé dans l'oeil, je ne sais plus pourquoi. Depuis, il prend la poussière sur l'étagère.
Vu ton enthousiasme, il va peut-être y rester encore quelques temps.

popescu a écrit:

Au rythme où tu vas, tu ne trouveras bientôt plus personne avec qui discuter cinoche !

En même temps y avait pas non plus grand-monde pour causer de l'oeuvre complète de Tom Green et Rob Schneider, donc l'un dans l'autre...

Juste !
A raison.

J'ai enfin vu THE HOMESMAN de Tommy Lee Jones. Des films comme celui-là, on en voit peu parce qu'il brise le rêve américain en même temps que le corps et les esprits.
Hier soir, quand je l'ai terminé, je n'avais pas envie de déboucher le champagne, ou alors d'en boire 1 caisse!
Jones est génial, comme d'hab, et Swank vraiment incroyable.
Je vais acheter le DVD.

Tiens, l'autre jour j'ai revu La liste de Schindler quand c'est passé sur la 3 (c'est pas forcément le film que je me materais tous les jours de la semaine donc j'en profite quand il passe à la téloche). Il m'en reste une impression étrange. Pour tout dire je ne me souvenais pas de grand-chose quant à la réalisation du film et ça m'a laissé une impression assez bizarre, car c'est peut-être le film où Spielberg va le plus loin dans deux directions a priori incompatibles : d'un côté une élégance du langage cinématographique à la Lubitsch (je pense à la scène de comédie où Schindler auditionne les secrétaires et s'aproche de plus en plus à chaque candidate, où la scène où une femme veut obtenir une entrevue et s'y prend à deux fois : la première fois habillée en guenilles, la deuxième maquillée et habillée d'une robe chic -les deux fois on a le même plan avec l'ombre de Schindler qui vient jauger la fille du haut de l'escalier qui mène à son bureau)... Un travail de l'efficacité visuelle qui rappelle quasiment le cinéma muet et que Spielberg a rarement poussé aussi loin. Et d'un autre côté, c'est peut-être le film de Spielberg où il y a le plus de caméra portée (et tremblée). Le film alterne ces deux regards et le plus troublant est que la montée de l'horreur ne s'accompagne pas de la prise de pouvoir d'un style de réalisation sur l'autre, les deux cohabitent jusqu'à la fin, il n'y a pas de changement progressif du langage cinématographique qui partirait d'un langage de l'élégance pour arriver vers un langage de la brutalité, c'est beaucoup moins systématique que ça, et du coup ça entretient à la fois un malaise dû à cette ambivalence et un suspense dû à cette volonté de rester dans une indécision de ce qui arrivera ensuite (ce qui est un élément sur lequel le film a souvent été attaqué)...
Et finalement je crois que si c'est cette impression de bizarrerie qui me reste c'est que le temps accentue cet aspect. Car aujourd'hui, cet hybridation n'existe plus, les langages cinématographiques sont bien plus délimités. Si on compare avec les rares films "adultes" à gros ou moyen budget que font les américains actuellement (je pense à Fincher par exemple), il n'y a pas ce mélange de mise-en-scène, c'est beaucoup plus balisé pour montrer où on est (Fincher va mettre son univers en place dès le départ en mettant des ombres partout et en ne se départissant jamais d'un cadrage clinique, et finalement si changement de tons il y a, ce sera uniquement le dialogue qui le portera -cf. Gone Girl).
Bref, c'est quand même dingue de voir que sur un sujet a priori super casse-gueule et qui inciterait à la retenue, Spielberg se permette une telle liberté dans le langage, et c'est d'autant plus dingue qu'on ne retrouve plus cette liberté aujourd'hui avec des sujets a priori bien moins casse-gueule et quiinciterait naturellement à plus de prise de risque.

(bon c'est une grosse tartine pour pas grand-chose)

C'est intéressant, ça, la civilisation et la barbarie…
Perso j'ai toujours été trop occupé à pleurer comme une fillette (bon sang, il aurait pu en sauver plus !) pour faire attention à la mise en scène.

(pour casser le mythe, j'ai lu sur imdb que le personnage de Ben Kingsley était une fusion de plusieurs personnes réelles et qu'en fait le comptable était plutôt sensible aux pots de vin pour inscrire les gens sur la liste)
(désolé)
(monde de merde)

Pour ce qui est de chouiner, j'ai l'impression qu'il y a des trucs que Spielberg ne ferait plus maintenant (j'ai été surpris de voir à quel point il se focalise sur les gamins dès qu'il y en a un dans le cadre -je pense que le Spielberg de maintenant serait moins centré là-dessus)(il case toujours au moins un gamin dans chacun de ses films mais j'ai l'impression qu'il les utilise moins pour faire venir la larmichette)

Après, c'est sûr que c'est typiquement le film difficile à analyser, c'est aussi pour ça que j'en parle, je crois que je n'arrivais pas à "voir" la mise-en-scène avant.
(j'avais même pas compris que tout le propos du film résidait dans la confrontation symbolique entre les listes qui déshumanisent les gens et la liste qui les ré-humanise)

Tiens, c'est marrant, j'ai justement revu le film récemment et me suis alors dit: "si Brutt' pouvait balancer une petite analyse dont il a le secret, ce serait chic".
La vie est bien faite.

Hier, je me suis maté le dernier Kassovitz "L'Ordre et la morale" son plus grand four au box office. Kassovitz incarne le commandant du GIGN Philippe Legorgus et narre les derniers jours tragiques de la prise d'otage de la grotte d'Ouvea. Kassovitz s'inspire du témoignage de Legorgus. Les seules personnes que semblent condamner le cinéaste ne sont rien de moins que Chirac (à l'époque premier ministre) et Mitterand. Les deux seuls donneurs d'ordre. Car au même moment se joue le deuxième tour de la présidentielle de 1988 et la libération des otages au Liban.
Ouvea, c'est l'épine dans le pied des politiques. Bref, les indépendantistes seront rayés de la surface de la Terre, on tournera la page.

C'est bien con pour le père Kasso car il signe, et de loin, son meilleur film. Sobre, efficace, jamais con, avec du fond comme s'il se débarrassait des terribles scories qui l'ont empêché.

Je me souviens effectivement d'un bon film, juste dans son propos et bien bossé dans sa réalisation, où les effets sont au service des idées et ne vont pas trop dans l'esbroufe. Je me souviens aussi que c'était plombé par des acteurs pas toujours au taquet (entre les amateurs et les caricatures de bidasses, y avait pas grand-monde à sauver).

J'ai retrouvé ma critique millésimée, tiens :

Bruttenholm a écrit:

Sinon, pour rattraper un peu les films moyens, j'ai vu :
-L'ordre et la morale : beaucoup d'intentions, beaucoup d'idées, une volonté d'allier regard politique et réflexion humaniste à la Malick. Mais le tout est plombé par les pires dialogues et surtout les pires acteurs que j'ai vu depuis longtemps (un peu l'impression que le budget serré a obligé à tourner chaque scène en 2 prises maxi, du coup quand quelqu'un savonne, on garde quand même). C'est presque un cas d'école.

https://safedreams.forumactif.com/t165p750-c-est-bon-c-est-mauvais-hum-topic-des-films-moyens

Oui, c'est vrai, beaucoup jouent comme des pines, 3/4 de la distribution est "amateur", ça doit pas aider.
En même temps, ce film me conforte dans l'idée que l'on peut goupiller du sympa avec du fonc pour pas cher. Parfois, les acteurs mélanésiens sont touchants dans leur maladresse.

Sinon, j'ai vu un film d'anticipation sympa YOUNG ONES. ANticipation chez les agriculteurs. Guerre de l'eau. Ecologie. Famille. Un p'tit truc qui a bien de la gueule.

milbart a écrit:

Un entretien made in Annecy d'Astierix et de la Place Clichy.
Bon, mais y'a pas un fondu d'animation, du genre qui est déjà allé à Annecy, qui est censé mater le film et nous dire ce q'il pense ?

Alôrs alôrs...
Ben c'était bien ! Déjà une réalisation et une anim au poil, qui n'oublie pas les gags visuels et qui bosse le jeu des personnages (ce qui est primordial dans un film où l'humour passe beaucoup par le dialogue), un film qui aurait pu être plus dense mais qui finalement surprend par son ambition envers ses personnages, puisqu'il ne prend pas juste prétexte d'Astérix et Obélix pour faire marrer la galerie mais aussi pour se risquer sur un terrain plus émouvant et des réflexions plus subtiles (sur l'héroïsme, l'imaginaire ou le mythe). Bref, c'est chouette et profondément honnête.

Sinon à part ça:
SORCERER: le scénario tient sur un timbre poste. C'est dans l'ensemble pas mal chiant. Mais j'ai adoré les couleurs saturées baignées de la musique de Tangerine Dream. Quelques très belles séquences de tension. Et surtout le charisme de Bruno Cremer, énorme, puissant et fin qui ferait oublier à lui seul l'intégralité des acteurs français et une bonne partie de nos alliés américains.

SILS MARIA: Assayas revient sur la place des actrices au cœur du métier. L'âge est le pivot de la problématique. Binoche et Kristen Stewart se donnent à fond. La dernière toute en nonchalance envoie du lourd.

BOYHOOD: un film 100% quotidien. J'ai apprécié qu'il soit tout en réserve sans coup de théâtre ou coup de gueule trop exacerbé. La vie dans ce qu'elle a de plus simple et complexe. On est loin du chef d’œuvre mais que c'est plaisant, et même reposant.

Hé, mais je l'ai vu, le Astier.
Et j'ai trouvé ça très bien.
King Kong, super héros (j'ai même pensé au Géant de Fer), RTL, le croisement symbiotique de deux univers, celui d'Astier et de Goscinny, jolie animation.
Il vieillira bien mieux que les deux autres opus.

Comment ça, y'en a eu trois ?

RTL ?

milbart a écrit:

Comment ça, y'en a eu trois ?

Beh non, y en a eu bien plus...

Sinon, j'ai vu BIRDMAN, c'est assez chiant et en même temps virtuose; je ne vais pas faire la fine bouche, les films de cet acabit ne sont pas légion. La direction d'acteurs est top. Sur la forme, 6 ou 7 plans séquences en fondu enchaîné.

J'avais bien aimé l'idée de prendre le plan-séquence pour tirer le film non pas vers le réalisme documentaire mais vers le fantasme théâtral. Y a une exploration de la fiction et du jeu d'acteur assez finaude.

Oui, c'est assez magique de ce coté là. Y'a pas, c'est quand même mieux qu'un film de Fabien Onteniente!

Je suppose que vous l'avez déjà tous vu mais l'autre jour j'ai chopé "All that Jazz" sur Arte (version remasterisée hd et tout) et je me suis pris ma petite claque.
Déjà, j'adore l'idée complètement mégalo de faire son propre biopic (mort comprise !) mais alors y a une énergie là-dedans c'est assez dingue. Ou comment infuser la musicalité dans la confection-même d'une comédie musicale. ça pète d'audace et de vie pour un film fondamentalement funèbre, grande classe. Et forcément le meilleur rôle de Roy Scheider, acteur sûrement parmi les plus sous-employés de sa génération.

Yep, c'est un film magnifique. La copie d'Arte est splendide.
Moi, je n'arrive pas, et même jamais, à me faire à l'idée de Roy Scheider.

Y a un blu-ray qui est sorti y a pas longtemps chez Criterion, je pense que la copie vient de là.

Je trouve que Roy Scheider apporte beaucoup à son personnage, en lui infusant une innocence presque enfantine pas forcément évident sur le papier.

Gamin, le film m'avait traumatisé pour sa scène d'opération (oui, j'avais mes propres critères de sélection en matière de traumatisme).
Pendant des années, j'ai eu la phobie des chirurgiens à l'écran.
J'ai travaillé dessus et ça va mieux, même si j'ai toujours des limites (The Knick, par exemple, je peux pas).
Sinon, oui, le meilleur film de Bob Fosse.
Qui n'a d'ailleurs pas de déchet dans sa filmo de réalisateur.
Qui n'a que cinq films, certes.
Mais quand même.

Moi c'est La Mouche qui m'a traumatisé.
Depuis je peux plus voir de film avec des babouins qui fondent.
C'est moins restrictif.

J'aurais vu All That Jazz gamin, j'aurais sûrement plus retenu les nichons que l'opération du coeur.

Bon sinon du coup j'ai téléchargé j'ai acheté chez mon petit revendeur de quartier "Lenny", vu que bon "All That Jazz" y fait référence aussi. Je vais bien voir ça.