Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

Test Test.
Esprit es-tu là ?

C'était un message ô combien éloquent de moi-même.
Désolé, l'ordinateur de Vintage est toujours cassé.

Je n'ai pas honte de dire que je me suis beaucoup amusé devant MOI MOCHE ET MECHANT 2

Parce que l'expérience n'est pas complète sans se la péter un minimum : j'ai vu le dernier Tarantino version pellicule 70 mm, avec prologue, entracte et tout le tintouin (le cinoche s'est même amusé à remettre des ouvreuses avec les chocolats glacés).
Ben c'était bien ! Bon je sais pas si le 70 mm apportait grand-chose en termes de grain mais Tarantino s'amuse comme un petit fou avec son format extra-large, avec des cadres dans le cadre et des personnages disséminés dans le champ. Ajoutez à cela une touche de grand-guignol et vous avez l'un des Tarantino les plus ludiques (et par ailleurs le moins directement référentiel)... Mais paradoxalement c'est aussi le plus désabusé, troquant la fantaisie uchronique de Inglourious Basterds et de Django contre un constat froid et désillusionné des haines qui travaillent les Etats-Unis.

Personnellement, je m'y suis bien emmerdé. Ça doit être un des Tarantino que j'ai le moins aimé. Pourtant, des gars enfermés ensemble, à tirer sur la corde sans savoir qui cherche quoi, c'est le type d'histoire que j'affectionne. Mais là, j'ai eu l'impression que tout tombait à plat. Comédiens en roue libre (Bruce Dern tire assez facilement son épingle du jeu. l'expérience, sûrement... Alors que dans ses jeunes années, il était tellement en démonstration qu'il en était fatiguant), recours au bonnes vieilles astuces de narration, on finit par se retrouver avec une séquence à la Hercule Poirot alors qu'il avait la base pour filer vers le Losey/Pinter.
Et puis pas d'idées. Que ça soit dans la réal ou le scénar, je l'ai trouvé franchement paresseux sur ce coup.
Après, oui, il a le sens du cadre, y a pas de doute, mais il a besoin d'un bon coup de pied au cul pour se réinventer, parce que la formule "deux heures de blabla vain pour trente minutes de violence gratuite", ça va finir par bien faire.

Clairement c'est un peu un film qui reprend plein de bouts de la filmo de Tarantino en poussant les potards. Après, c'est sûr que si on trouve les acteurs à chier, on va s'emmerder mais j'ai quand même trouvé que c'était le meilleur rôle de Samuel Jackson...

The Big Short : J'avoue, de Adam McKay je n'avais vu que Very Bad Cops. Une comédie qui m'avait bien fait marrer (la fameuse scène du saut, les connaisseurs apprécieront) et qui mine de rien avait un message satirique et moral très intéressant, voulant démontrer que les vrais méchants et les vrais héros ne sont pas ceux qu'on croit et dénonçant les nouveaux crimes de l'Amérique capitaliste... The Big Short est un peu dans cette lignée, mais en carrément plus frontal, voire pédagogique. Centré sur la crise des prêts immobiliers de 2008, le film s'attache à plusieurs personnages de l'économie américaine qui ont vu venir le crash avant tout le monde et ont essayé d'en tirer profit et c'est peut-être le meilleur film sur Wall Street et le capitalisme qui ait jamais été fait. Pour une raison simple : il n'y a pas une ligne de coke dans tout le film. Comme dans Very Bad Cops, McKay évince les clichés pour nous dire que le vrai crime ce n'est pas de se taper un rail sur le cul d'une prostituée, c'est de faire de l'argent par des méthodes frauduleuses sur le dos des plus pauvres. Le film est ainsi porté par une colère jamais surjouée, où la vulgarité de la société américaine n'est jamais assénée... McKay est beaucoup plus pragmatique que Scorsese, quitte à inclure des apartés face caméra pour expliquer les mécanismes économiques les plus ardus. The Big Short est ainsi tout à la fois un thriller, une comédie grinçante, un pamphlet et un cours d'économie. Un film rare et d'une intelligence folle.

J'ai pris mon pied devant le western gore BONE TOMAHAWK avec Kurt Russel, Patrick Wilson, Richard Jenkins et quelques guest issus de la saison 2 de Fargo.
Quatre cow-boys partent au secours de prisonnières d'Indiens cannibales. 1850 - quelque part entre le Texas et le Nouveau Mexique. Dans la paisible ville de Bright Hope, une mystérieuse horde d’Indiens cannibales en quête de vengeance kidnappe plusieurs personnes. Le shérif local accompagné de quelques hommes se lancent alors à leur poursuite pour tenter de les sauver…
Le film sera présenté à Gerardmer.
Un survival bien troussé qui détend bien l'atmosphère en cette période disette

J'ai enfin vu QUEEN AND COUNTRY de maître Boorman.
Je l'ai d'autant plus apprécié qu'après un enchaînement de daubes intersidérales j'ai failli perdre la foi.
C'est simple, grave et léger.

Je l'ai maté après avoir abandonné Truth avec Cate Blanchett et Roberd Redford, un film pâteux sur le licenciement de Dan Rather de CBS après qu'il ait bidonné un reportage sur Bush.
Là, c'est caca boudin.

Sur ARTE dimanche , j'en ai profité pour découvrir LA NUIT DES GENERAUX de Litvak.
J'ai kiffé ce jeu de pistes à la Agatha Christie sur fond de complot. Litvak s'autorise des libertés qui bousculent. Peter 'O Toole est bourré à chaque plan et c'est un délice.

Hier, en rematant LE SECRET DE LA PYRAMIDE, et je me disais que c'était mieux avant. Enfin, mieux qu'Unger Games ou Divergente.

J'ai rematé des bouts du secret de la pyramide et c'est vrai que c'était assez cool. C'est marrant j'avais oublié à quel point c'était pensé comme un blockbuster avec des effets spéciaux dans tous les coins. Clairement, y avait une volonté de lancer une nouvelle franchise (a priori le film n'a pas rencontré le succès escompté). Le point noir à mon avis, c'est la réalisation fonctionnelle de Barry Levinson, qui ne donne pas au film le souffle de l'aventure qu'on était en droit d'attendre.

(et ce qui est marquant aussi c'est tout ce que Harry Potter lui a piqué !)

Le film a été un four et c'est bien dommage.

Toutes les séquences sont géniales, je trouve, avec des ambiances particulières et toujours de bon goût. C'est la raison pour laquelle le film possède un statut culte aujourd'hui. Enfin, chez moi!!
La copie d'Arte, super propre, a mis en valeur les effets spéciaux numériques et les séquences en mode Ray Harryhausen.
C'est vrai que la réal poussive donne des regrets.

Je découvre UN ROI SANS DIVERTISSEMENT tiré du roman de Jean Giono adapté par François Leterrier.
Une histoire que Tarantino pourrait reprendre à son compte. Un thriller philosophique ce n'est pas tous les jours qu'on en trouve sous le sabot d'un cheval.

Milieu du 19ème. Un procureur royal à la retraite (Charles Vanel) appelle au secours un capitaine de gendarmerie pour qu'il découvre le tueur en série qui sévit dans un comté. Il enlève des jeunes filles.
Nous sommes dans le fion du Vercors par -35°C sous la tempête de neige. Du blanc, du sang, du mystère, des questions existentielles sur l'ennui et le plaisir de tuer.
Je me suis laissé cueillir. Vraiment très intéressant.

Ah ben j'ai lu le bouquin y a quelques mois (dans l'édition folio qui se paie le luxe de spoiler la toute dernière phrase du bouquin en quatrième de couv -'sont forts les mecs !)
Y a toujours une vraie beauté dans l'écriture de Giono, cette sorte de lyrisme sec et cette mélancolie énervée, mais je ne vois pas trop comment ça peut se traduire au cinoche... Rappeneau s'est cassé les dents sur Le Hussard sur le toit, j'imagine mal le père du réal du Transporteur sur le coup...
A la rigueur si Sergio Leone était tombé sur un des bouquins de l'auteur...

Pour rester dans une thématique proche du Giono (pas vu le film, mais le livre est fascinant), j'ai pu regarder cette semaine un Sidney Lumet qu'on m'a chaudement recommandé, assez méconnu et tout aussi troublant : The Offence.

Un polar ultra-noir avec Sean Connery dans un rôle de flic névrosé, envahi par des visions cauchemardesques, qui enquête sur une sale affaire de pédophilie. Ses soupçons se portent très vite sur un mec banal, arrêté alors qu'il sortait apparemment d'un cinéma, ce qui n'est pas sans rappeler le cas de 12 Hommes en colère.
Ici, justement, c'est l'envers obscur de la médaille : on ne cherche plus à enquêter pour prouver l'innocence ou la culpabilité d'un suspect mais on scrute le cerveau "dérangé" de son accusateur. Certes, aujourd'hui, le cas du flic bordeline, voir schizophrène, est banal, voir complètement cliché. Mais à l'époque, ce devait être assez novateur, surtout traité avec une telle finesse d'écriture et cette complexité psychologique. D'une apparente simplicité, le film embrouille volontairement les pistes avec sa narration éclatée, ses images subliminales et ses effets de style expérimentaux. On en ressort lessivé. Le meilleur rôle de Connery, sans aucun doute.
Quant à Lumet, même si je l'ai toujours apprécié, plus les années passent et plus je me rends compte à quel point je l'ai sous-estimé.

J'ai vu le film y a un paquet d'années... On a tendance à l'oublier mais Connery s'est toujours servi de son aura de James Bond pour porter des films plutôt audacieux et subversifs (avant la grande période moumoute magique des années 90).

Oui, de "l'audace et de la subversion" où on peut trouver l'inénarrable Zardoz.
Il a notamment accepté de rejouer une "dernière fois" Bond (où il portait déjà une moumoute il me semble...) pour produire The Offence. J'en pardonnerais presque Les Diamants sont éternels, qui aura au moins servi à quelque chose, en dehors de démolir le virage dramatique intéressant opéré par la saga Bond avec son successeur/remplaçant.

2 petites critiques en passant :
The Nice Guys de Shane Black : Allez-y, c'est rigolo. Voilà à-peu-près le point central de ma critique. Les vannes sont drôles, l'humour physique est bien exécuté, avec un bon sens du timing, la réalisation est pas toujours du feu de dieu et le sous-texte psychologique aurait peut-être pu être plus affirmé mais c'est de la belle ouvrage, vraiment.
(et si vous n'avez pas vu les bandes-annonces, continuez comme ça pour pas vous faire spoiler les gags)

Julieta de Pedro Almodovar (bon çui-là je vous le conseille pas vraiment mais bon je fais tir groupé) : J'ai pas bien compris. Je suppute un exercice de style lynchien du genre "on utilise les outils cinématographiques pour faire du mystère sur rien". En l'état c'est pas désagréable mais au final l'histoire est tellement vaine qu'on se demande si tout le coup des mystères et des métaphores visuelles et des clins d’œil et tout ce que tu veux c'était pas un peu de l'enfumage.

J'ai enfin vu SI TU TENDS L'OREILLE réalisé par Yoshifumi Kondō sur un scénario de Miyazaki.
Maître Miyazaki considérait le réalisateur comme son héritier. Plus que son fils. Mais le gars est mort victime d'un AVC à l'âge de 37 ans, il y a une vingtaine d'années.
L'histoire, ultra cucul la praline, est tiré d'un manga. Alors, ça ne casse pas des briques même si l'ensemble est aussi rafraichissant qu'un verre de Volvic.
Par contre, que c'est beau. Plein de détails, tout plein d'objets du quotidien, de la douceur à gogo, des teintes orangées. La patte de Miyazaki est partout.
Je ne regrette pas de l'avoir vu.

Tiens, je l'ai montré à ma fille. Elle s'est poliment faite chier (elle est polie, il faut bien lui reconnaitre ça). 2 heures de "Il m'aime, il m'aime pas, mais est-ce qu'il m'aime plus que sa passion, etc.", à 3 ans, ça passe forcément par dessus la tête.
Moi j'ai bien aimé.

popescu a écrit:

Tiens, je l'ai montré à ma fille. Elle s'est poliment faite chier (elle est polie, il faut bien lui reconnaitre ça). 2 heures de "Il m'aime, il m'aime pas, mais est-ce qu'il m'aime plus que sa passion, etc.", à 3 ans, ça passe forcément par dessus la tête.
Moi j'ai bien aimé.

Miyazaki, c'est minimum 7 ans. Je parie que ta fille a loupé son entrée au grand oral de l'ENA. C'est normal, elle est trop petite (blague de Gotlib!)

Totoro je pense que ça peut se tenter à moins de 7 ans.
Ou sinon Panda Petit Panda.

Sinon j'ai vu "Elle" de Verhoeven et je sais pas trop quoi en penser... Satire dans tous les coins, comme dirait l'autre, mais pas sûr qu'il en reste grand-chose au final. Si vous êtes bien luné, vous vous direz "mais quelle œuvre multicouches toute en ambigüité qui n'impose pas de morale et laisse le spectateur se faire sa propre réflexion" et si vous êtes mal luné, vous vous direz "mais quel film de jean-foutre où le réalisateur se vautre dans les postures épate-bourgeois pour cacher qu'il va un peu dans tous les sens sans vraiment savoir ce qu'il raconte"... Perplexe, je suis (ce qui n'est pas forcément détestable en soi).

Bruttenholm a écrit:

Totoro je pense que ça peut se tenter à moins de 7 ans.
Ou sinon Panda Petit Panda.

Elle aime bien ces deux-là (et a son Totoro en peluche, bien évidemment)
Kiki la sorcière aussi (elle veut un balais volant, maintenant. Mais un rose)
Sinon, je lui ai montré Chihiro, histoire de la traumatiser.
Ça a pas loupé, j'ai eu le droit à un mois de "Et pourquoi la sorcière elle a transformé le papa et la maman en cochons ?"
Je suis vache.
Mais j'ai le droit, c'est ma fille.
C'est la dame des services sociaux qui me l'a dit.

popescu a écrit:

Bruttenholm a écrit:

Totoro je pense que ça peut se tenter à moins de 7 ans.
Ou sinon Panda Petit Panda.

Elle aime bien ces deux-là (et a son Totoro en peluche, bien évidemment)
Kiki la sorcière aussi (elle veut un balais volant, maintenant. Mais un rose)
Sinon, je lui ai montré Chihiro, histoire de la traumatiser.
Ça a pas loupé, j'ai eu le droit à un mois de "Et pourquoi la sorcière elle a transformé le papa et la maman en cochons ?"
Je suis vache.
Mais j'ai le droit, c'est ma fille.
C'est la dame des services sociaux qui me l'a dit.

Si tu te fais retirer ta fille par les services sociaux tu ne viendras pas te plaindre d'être grand-père dans 10 ans d'un petit Kevin et d'avoir pour gendre un certain Johnny qui travaille au garage social de la Butte-Chaumont.

Ceci dit, le fils d'une amie, 5 ans et peu de dents, est tombé en amour pour Porco Rosso. Tout est possible.