Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

Mission impossible 4 : Le scénar casse pas des briques et c'est sûrement pas le meilleur film de Brad Bird mais les morceaux de bravoure sont originaux, emballés comme il faut avec par ci par là quelques très beaux plans. On relèvera effectivement la volonté du réalisateur (qui rappelle en cela "les indestructibles") de montrer la vulnérabilité des héros pour garder le spectateur impliqué, chose qu'il est de plus en plus rare de voir dans les films d'action actuels. Bref, pas un chef-d’œuvre mais un divertissement de haute tenue.

Bruttenholm a écrit:

Vu Hugo Cabret et c'est un film à voir absolument en relief. Peut-être le premier film qui utilise vraiment ce format.

Pareil, j'ai été soufflé par la beauté de la 3D, et surtout l'excellence de la mise en scène, signifiante et spectaculaire (peut-être un de ses meilleurs boulots).
Dommage que le scénario soit loin d'être à la hauteur, avec ses mystères mal gérés et ses enjeux flottants (et parfois simplement posés par le dialogue, pour un film qui clame haut et fort son amour du cinéma, ça la fout mal). Finalement, je me suis bien ennuyé en compagnie d'Hugo, jusqu'à ce qu'ils déplacent l'intérêt sur Méliès. A partir de là, l'émotion a commencé à fonctionner.

J'ai pas vraiment eu l'impression que le film tenait sur ses mystères... Enfin je suppose que pour les gamins texans, découvrir l'identité de Méliès peut constituer un enjeu narratif mais c'est quand même un secret bien éventé avant même d'entrer dans la salle.
Scorsese court-circuite cette quête là pour privilégier des enjeux intérieurs qui sont certes déflorés par le dialogue mais qui passent aussi beaucoup par l'image, et notamment par un travail sur l'utilisation des décors (une gare pour des personnages bloqués dans leur vie, une mise-en-scène virevoltante pour le monde des engrenages d'Hugo, une réalisation plus théâtrale qui lorgne vers Feuillade pour la maison de Méliès)... Bref, Scorsese aurait certes gagné à rayer quelques lignes de dialogues mais son film n'est pas disparate.

Bruttenholm a écrit:

J'ai pas vraiment eu l'impression que le film tenait sur ses mystères...

La bonne moitié de la narration du film marche sur ce principe. Qui est ce garçon ? Que fait-il dans la gare ? Qu'est-ce que son carnet ? Que va révéler l'automate, etc.
Si ça fonctionne dans la première scène, le systématisme question / révélation éloigne d'une implication émotionnelle au profit d'un jeu cérébral (le mystère, donc)... Jusqu'au personnage de Méliès, encore une fois.
Après je suis d'accord, le système de symbole est efficace, j'ai rien à redire là-dessus, mais ça ne pose pas les enjeux (pour ça, difficile de passer outre la narration), ça les enrichit.

Je vais sans doute vous choquer et que peut-être vous ne m'aimerez plus, mais le film qui me le plus transporté, mis sur le cul cette année, c'est peut-être MELANCHOLIA, revu en blu-ray. Quelle maîtrise! Et ça fiche les jetons.

Vintage a écrit:

Je vais sans doute vous choquer et que peut-être vous ne m'aimerez plus, mais le film qui me le plus transporté, mis sur le cul cette année, c'est peut-être MELANCHOLIA, revu en blu-ray. Quelle maîtrise! Et ça fiche les jetons.

Pas revu depuis sa sortie en salles. Et je ne sais toujours pas vers quoi balancer... Tantôt sublime et prenant, tantôt complètement agaçant et vain. Je ne partage pas la vision du cinéaste (qui me les brise sévère pour tout avouer), mais j'avoue que certaines séquences m'ont vraiment touché.

popescu a écrit:

La bonne moitié de la narration du film marche sur ce principe. Qui est ce garçon ? Que fait-il dans la gare ? Qu'est-ce que son carnet ? Que va révéler l'automate, etc.
Si ça fonctionne dans la première scène, le systématisme question / révélation éloigne d'une implication émotionnelle au profit d'un jeu cérébral (le mystère, donc)...

Je ne me suis pas focalisé là-dessus. A part le mystère du carnet, je n'ai pas vraiment vu les autres trucs comme les étapes d'un jeu cérébral ou j'aurais passé mon temps à me demander "mais pourquoi ? ahlàlà quelle affaire". Je suis peut-être passé à côté, mais j'ai trouvé que le film avançait bien plus grâce à l'ambiance et la mise-en-scène que grâce aux pseudo-mystères... 'Plus vu ça comme une étude de caractère (doublée d'un hommage au cinéma qui lui donne sa force symbolique) que comme un film d'aventure ou un thriller pour mômes (c'est d'ailleurs sûrement pour ça que je lis plein de critiques qui se demandent à qui s'adresse le film, puisqu'il n'entre pas dans le canon du film d'aventure).

Et le film est bien meilleur sur le terrain du cinéma que sur celui de l'histoire même (me demande d'ailleurs ce que les mômes ont pu pensé du film).
Pour Melancholia, je suis tout à fait d'accord avec Grolandais. C'est d'ailleurs ce qui m'irrite le plus dans tout ce que j'ai vu de Lars Von Trier, un coup, il nous fait une scène géniale, et celle qui suit est ridicule et prétentieuse. C'était déjà le cas dans Element of crime, ça l'est toujours dans Melancholia. Comme quoi le gars est constant.

Vintage a écrit:

Je vais sans doute vous choquer et que peut-être vous ne m'aimerez plus, mais le film qui me le plus transporté, mis sur le cul cette année, c'est peut-être MELANCHOLIA, revu en blu-ray. Quelle maîtrise! Et ça fiche les jetons.

Je suis d'accord, c'est pas "LE film" de l'année, mais moi aussi, ca m'a beaucoup "transporté", c'est le mot. On sent toute la prétention de l'auteur, mais, derrière une certaine abstraction, on comprend aussi que Von Trier le déprimé peut te sortir une séquence jamais vue...à ce titre, j'étais tout frissonnant à la fin du film. Je croyais réellement que la fin du monde allait avoir lieu, de mon siège confortable. Ahurissant !

Abstraction ?
A noter que mon videoproj n'a pas supporté le film et a pété quelques minutes avant la fin (en épitaphe, je lui ai mis "Lars Von Trier m'a tué")

Paix à son âme (moment cynique: quel plaisir cela aurait été de le voir exploser durant une projo de Tree of Life, ou comme dirait l'autre...



"Tu fus victime de ce qu'on appelait à l'époque...l'ironie du sort"

En terme d'abstraction, je parle de la scène d'ouverture, qui fait un peu galerie d'art, un peu poseuse, tout de même, avec ces ralentis et ce symbolisme...

C'est vraiment ce que j'ai trouvé de pire au film. Bon, en même temps, c'est le début, une fois que c'est passé, ça ne peut que mieux faire.

Oui, avec la première partie en forme de Festen...
D'ailleurs, Dunst est assez remarquable.

Bon, on va attaquer 2012, et j'ai toujours pas vu Scott Pilgrim !
Quel naze !

J'ai trouvé que la version director's cut de THE WOLFMAN by Joe Johnston était un formidable spectacle; les décors rappellent les grandes heures de la Hammer et ceux du Bal des Vampires.
Danny Elfman a pompé le score de Kilar sur Dracula, c'est bien la preuve qu'il a du goût et plus du tout d'inspiration.
J'ai kiffé comme dirait ma mémé.

Pas mieux, j'ai trouvé ça très fun aussi.

Entre deux repas familiaux gargantuesques, j'ai pu revoir le sublime Amadeus de Forman:meilleur biopic de tous les temps, film intelligent dans sa façon de jouer avec l'Histoire (c'est pas La Mome, donc), doté d'un sens du montage et de la mise en scène ahurissant...c'est bien simple, la mythique séquence de création brûlante d'énergie, ou Tom Hulce (c'est quoi cette carrière ?! Il n'a pas voulu décevoir par la suite, donc il s'est fait rare ?!) énumère à toute vitesse des notes tandis que Salierie recopie un futur chef d'oeuvre inachevé (avec la progression musicale en fond sonore), est un des plus bels exemples d'une thématique qu'on pourrait nommer "la création au cinéma". Les Coen se hisseront eux aussi à ce niveau, dans un autre genre.
La frénésie de cette scène se retrouve un peu dans le début de The Social Network.

De Forman, il y a Man on The Moon qui est des plus magistraux, également.

KICK ASS: c'est méchant, totalement amoral, totalement immoral. Tout ce que j'aime. Et en plus, c'est bien troussé.

IN THE AIR: avec l'ami George Clooney de la Jungle, réalisé par Jason Reitman. L'écriture est ciselée, les thématiques traitées s'enchaînent comme dans une fondue savoyarde enchainée. Justement, le film n'est jamais évident, et surprend tout du long.
Je vous le recommande. Il est question du monde de l'entreprise, les jeunes loups, les rapports humains....

HARRY BROWN: un ancien "Marines" reprend du service après la mort de son vieil ami. Un quartier pourri de Londres, une violence insupportable, tout est prêt pour un joyeux navet. Bah non. Michael Caine joue un retraité humaniste, et ne se prend pas pour un vengeur de pacotille. Le sujet n'a rien de neuf, il est même assez facile, mais la réalité du quotidien valorise l'ensemble.

Chopé Closer de Mike Nichols qui est passé en nocturne sur tf1. L'occasion de constater que le père Nichols sait encore y faire quand on parle de théâtre filmé. L'occasion aussi de constater qu'à une époque pas si lointaine, Clive Owen ne faisait pas que cachetonner dans des actioners indignes, Julia Roberts savait choisir ses films, et Jude Law était encore vu comme un très bon acteur et pas comme un faire-valoir hollywoodien. Bref, ça nous rajeunit pas et c'est effectivement un film assez étrange qui balance entre une tradition très ancienne (l'adaptation de pièce de théâtre en quasi huis-clos avec dialogues ciselés et débit mitraillette) et une envie de traduire ça dans le monde contemporain avec des répliques crues. Bref une bonne petite surprise pour moi. D'ailleurs, si quelqu'un pouvait me dire quels sont les bons films de la carrière de Mike Nichols ? (vu Le Lauréat aussi, 'avais bien aimé)

Parait que Catch 22 est de loin son MEILLEUR. Popescu t'en parlerait mieux que moi.

Sinon, grâce à Arte j'ai pu zieuter un classique de la comédie américaine parodique et délirante: le classe, très bien foutu et joliment cocasse Les Cadavres ne Portent pas de Costards. Ca m'a pour le coup donné envie de me plonger dans la filmo de Carl
Reiner, père de. Steve Martin, bien loin de ses dernières burlesqueries Disney, y est impérial, les dialogues sont à l'avenant et les scènes cultes (le rasage de langue ! le travestissement ! "LA FEMME DE MÉNAGE !!"), bref je sais désormais où sont allés se ressourcer le trio ZAZ (faut avouer que ca y ressemble plutôt, et pas seulement pour le coup des valseuses).

Aime bien Biloxi Blues, Ce plaisir qu'on dit charnel, Primary Colors, et bien sûr le Charlie Wilson (scénarisé par Sorkin).
En revanche, Virginia Wolf m'a toujours ennuyé (mais Albee m'ennuie) et toujours pas vu Catch 22.

'Me souvient effectivement que tu étais assez enthousiaste sur Charlie Wilson dans Brazil... 'vais voir ça.

Bruttenholm a écrit:

'Me souvient effectivement que tu étais assez enthousiaste sur Charlie Wilson

Quel pervers ! Honteux !

Sinon, revu le film des Simpson.Malgré l'écriture collective, c'est sympa, mais ca ne vaut pas Le Monorail, Papa Furax, Mais qui a Tiré sur Mr Burns, Les Tailleurs de Pierre, Derrière les Rires, Homer Contre New York...

Mais... tous les épisodes des simpson ne résultent-ils pas d'une écriture collective ?

Bruttenholm a écrit:

Mais... tous les épisodes des simpson ne résultent-ils pas d'une écriture collective ?

D'où le "malgré" qui signifie: c'est écrit par tous les scénaristes fondamentaux et essentiels de la série (Vitti le sentimental, Swartswelder que je sais jamais comment ca s'écrit, Al Jean le passe-partout, etc) mais bon, c'est pas incroyable. Je voulais dire "c'est JUSTE sympa". J'ai mal formulé mon argumentation.