Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

En fait j'avais jamais vu de Sokourov... Faust, ça a l'air d'être sa superproduction, avec des décors d'époque, des costumes, des effets spéciaux donc c'est pas vraiment aride mais les personnages causent tout le temps et pourtant j'arrivais jamais à piger pourquoi ils faisaient ce qu'ils faisaient.

Au fait, pour ceux qui ne sont pas encore au courant, j'ai vu Les Beaux Gosses et plus j'y pense plus je me dis qu'on tient là le meilleur teen movie francais de tous les temps (ce qui n'est pas très dur et super dingue en même temps), un premier film parfait et insouciant autant dans son rythme, dans sa direction d'acteurs, dans ses choix de mise en scène et dans son équilibrage constant entre émotion et rires, une potacherie sincère, intègre, qui retranscrit à merveille cette époque bien bien bien merdique qu'est le collège, où le seul réconfort ca reste les délires entre potes, une utilisation de la zic géniale qui rappelle le Steak de Dupieux comme certains l'ont dit, et tout cela pour une espèce d'hériter du cinéma de John Hugues ancré dans notre paysage national (la scène où Hervé chiale === la scène où l'intello du Breakfast Club étale son coeur/ses tripes lors d'un monologue déchirant), un amour pour ses persos qui ne cesse de rappeler Hugues, une crudité hilarante autant que touchante et un Vincent Lacoste troublant d’authenticité, bref un César mérité pour ce film, et perso j'attends le Ferris Bueller de Sattouf parce que ca c'est son Breakfast Club.

Par contre y'a pas les seins de Léa Seydoux.

milbart a écrit:

qui retranscrit à merveille cette époque bien bien bien merdique qu'est le collège

L'album qu'il te faut (ceci dit, Sattouf est plus déprimant sur papier qu'au cinéma):

milbart a écrit:

perso j'attends le Ferris Bueller de Sattouf parce que ca c'est son Breakfast Club.

Pas pour tout de suite... Son prochain est une fable politique : http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18613739.html

Après mon mini cycle film noir me suis lancé dans un mini cycle “films chelous“, je vous passe les Kenneth Anger ou les films tchèques vraiment barrés (oh et puis, non: https://www.youtube.com/watch?v=3WVSYwVKmVs), pour un truc plutôt rigolo, et qui a le mérite d'une base de dramaturgie. ça s'appelle "Apocalypse 2024", aver Don Johnson et Jason Robards et réalisé par L.Q. Jones (un acteur avec un CV long comme le bras et qui était l'un des comédiens fétiches de Peckinpah).
C'est donc l'apocalypse, c'est donc en 2024, et c'est Don Johnson qui se balade dans des décors désertique avec son clébard à la recherche d'une fille à tringler (chose apparemment rare à trouver après l'apocalypse, en 2024). Pour ça, il compte sur l'odorat du chien, qui lui, ne pense qu'à bouffer. D'où conflit permanent, d'où engueulades incessantes. Parce qu'il faut préciser que le chien parle.
Logique, sinon ça serait pas marrant.
Bref, il ne tarde pas trop à trouver une fille, qui, en bonne fille, lui fait le coup du grand amour, pavillon de banlieue, marmaille, etc. Elle l'entraîne donc “underworld“, là où les filles se planquent et où les hommes son stériles. Cool pour Johnson, il va pouvoir repeupler les mondes sous-terrains. Malheureusement pour lui, pas de la manière dont il aimerait. C'est bien fauché, gentiment chelou, franchement divertissant,et, une fois acceptée la débilité du principe de base, plutôt fendard. Et ça ressemble à ça: https://www.youtube.com/watch?v=gu9fESAlGc4
Paraitrait qu'ils en préparent un remake en film d'animation. Dubitatif...

Oh, très intéressant!
D'ailleurs la bande Kenneth Anger, JX WILLIAMS, L.Q Jones, finançaient une partie de leurs films avec l'argent de la Mafia.

JX Williams ! Voilà ce qui manquait à ma liste de films chelous.
Après, faut les trouver...

ahouais ça a l'air sérieusement chelou (en même temps, pouvait-il en être autrement quand tu mets la normalité cinématographique au niveau de zardoz ?)

Ah ça.
Le paquet de Sean Connery dans son petit slip, c'est un peu mon mètre étalon pour tout le reste.

L'eusses-tu cru ? J'avais jamais vu Délivrance et donc j'ai rattrapé ça hier sur Arte. Et du coup ça va faire plaisir à popescu mais la réalisation de Boorman m'a quand même bien impressionné (faut dire que finalement j'y connais pas grand-chose en Boorman... Excalibur, le tailleur de Panama, bon...), jusqu'à me demander comment on a pu tourner ce film de cinglé (imdb me dit que les acteurs n'étaient pas assurés et faisaient leurs cascades eux-mêmes et que Burt Reynolds s'est cassé le coccyx dans les rapides, je veux bien le croire)... Par ailleurs la copie d'arte était restaurée et superbe, avec une manière de filmer la nature qui trouve la beauté dans la crasse et inversement, tout ça. A part une nuit américaine un peu foireuse, c'est magnifique.

Je l'ai montré l'autre jour à Madame (dans sa copie DVD, qui mériterait un sacré upgrade), et moi je l'aime bien cette nuit américaine avec surimpression de positif sur négatif, avant le passage en douceur du négatif en positif. C'est Kitsch (mais c'est un film de Boorman après tout), mais c'est le genre d'astuces, d'expérimentations sur pelloche qui fleurent bon le cinéma d'avant le règne du numérique. Et ça me rend un peu nostalgique.
Sinon Madame a aimé (l'avait pas le choix de toute façon), mais un brin déçue tout de même par “les cochons“, elle s'attendait à pire...
Je crois définitivement qu'il faut être un gars pour goûter pleinement la valeur de cette scène.

J'ai revu le film pour la 267ème fois. J'ai connu le film en VHS avec le carré blanc!! et les passages sur FR3 avec le carré blanc.

Je suis d'accord, la copie d'Arte est superbe.
par contre, j'ai été hypnotisé par la première descente des rapides avec Ed et André (ou Drew); un plan il a son chapeau, un plan il est tête nue, un plan il a son chapeau, un plan il est tête nue....

popescu a écrit:

Je l'ai montré l'autre jour à Madame (dans sa copie DVD, qui mériterait un sacré upgrade), et moi je l'aime bien cette nuit américaine avec surimpression de positif sur négatif, avant le passage en douceur du négatif en positif. C'est Kitsch (mais c'est un film de Boorman après tout), mais c'est le genre d'astuces, d'expérimentations sur pelloche qui fleurent bon le cinéma d'avant le règne du numérique. Et ça me rend un peu nostalgique.
Sinon Madame a aimé (l'avait pas le choix de toute façon), mais un brin déçue tout de même par “les cochons“, elle s'attendait à pire...
Je crois définitivement qu'il faut être un gars pour goûter pleinement la valeur de cette scène.

En fait, j'ai pas compris pourquoi Boorman s'emmerde avec ses caches et ses négatifs et je sais pas quoi alors qu'une nuit américaine classique aurait sans doute mieux tenu la rampe.
Sinon, pour le cochon, imdb nous apprend que le coup du cri a été improvisé sur le plateau (je veux pas savoir ce qui s'est passé sur ce tournage). Et aussi que l'acteur qui joue le violeur bouseux avait ouvert son site web personnel à l'adresse www.squeallikeapig.com... On a la renommée qu'on peut.

Vintage a écrit:

par contre, j'ai été hypnotisé par la première descente des rapides avec Ed et André (ou Drew); un plan il a son chapeau, un plan il est tête nue, un plan il a son chapeau, un plan il est tête nue....

ça c'est de trop revoir les films, j'avais pas remarqué (en même temps je m'imagine bien qu'il doit y avoir plusieurs erreurs de ce genre, parce que remonter les rapides pour tout retourner parcequ'untel a oublié son chapeau, je me doute que ça devait bien lourder tout le monde au bout d'un moment)

Bruttenholm a écrit:

popescu a écrit:

Je l'ai montré l'autre jour à Madame (dans sa copie DVD, qui mériterait un sacré upgrade), et moi je l'aime bien cette nuit américaine avec surimpression de positif sur négatif, avant le passage en douceur du négatif en positif. C'est Kitsch (mais c'est un film de Boorman après tout), mais c'est le genre d'astuces, d'expérimentations sur pelloche qui fleurent bon le cinéma d'avant le règne du numérique. Et ça me rend un peu nostalgique.
Sinon Madame a aimé (l'avait pas le choix de toute façon), mais un brin déçue tout de même par “les cochons“, elle s'attendait à pire...
Je crois définitivement qu'il faut être un gars pour goûter pleinement la valeur de cette scène.

En fait, j'ai pas compris pourquoi Boorman s'emmerde avec ses caches et ses négatifs et je sais pas quoi alors qu'une nuit américaine classique aurait sans doute mieux tenu la rampe.

Selon moi, c'est exactement le même propos que pour le Nosferatu de Murnau: le passage de l'autre côté de la barrière.

oui non mais d'accord mais je m'interrogeais sur pourquoi le faire de manière moche...
(je pige bien qu'on n'allait pas demander à Jon Voight de crapahuter sur la paroi de nuit mais il aurait pu filmer la falaise en nuit américaine sans le ciel puis faire un tournage de nuit une fois que le gars est en haut)

La raison est plus simple; Boorman a tourné à différentes saisons pour causes de crus à répétition. Et ces nuits américaines bidouillées ont été le meilleur moyen de gommer les différentes couleurs de pierre et des arbres.
Il explique aussi l'emploi de filtres pour signifier une nature troublée; une sorte de chant du cygne où la lumière transperce le paysage mais plus pour longtemps.
J'aime bien ce coté troublé entre le jour et la nuit.

Oui Brutt', j'ai bien lu ce Retour au Collège, un bon souvenir !
Avec la fameuse astuce du mouchoir à branlettes, si je ne m'abuse. Cela dit j'étais déjà assez "vieux" à la lecture du Sattouf, pour le coup sa combine ne m'a servi à rien, mais c'est une très jolie intention.
N'empêche, quel dessinateur est parvenu à mieux retranscrire cet âge con ?
Kid Paddle est à mon sens un collégien (ou pas loin), et illustre bien mieux son époque qu'un Titeuf (ils ont sensiblement le même âge) qui passe son temps à diffuser des messages moralistes comme un discours de Patrick Sébastien, mais avec bien moins d’ambiguïté et de finesse. Parler du zizi pour faire comprendre que le racisme c'est pas bien.
Me demande si d'autres bds sont conseillées sur ce sujet, post-enfance, adolescence...

Et cette interrogation ne fait de l'oeil à aucun membre particulier de ce forum, je précise.

Pareil, en terme de teen movies frenchies, rien. Y'a bien Schullmann qui présente ses profs comme des ados attardés mais bon...
et Claude Zidi, le Gus Van Sant français à n'en pas douter.

Comme BD ultime sur l'enfance (mais pas que, et de loin), je dirais qu'il y a Calvin & Hobbes.
(sinon, on m'a dit du bien de Ariol de Guibert et Boutavant mais c'est peut-être plus destiné aux enfants principalement)
Mais pour l'aspect collège-lycée-hormones, je vois pas trop.

Bon, sinon, teen movie, tenn movie... Et Freaks & Geeks, alors ? Toujours pas vu ?

Sinon j'ai vu Naissance des pieuvres: des mineures lesbiennes, une atmosphère, une finesse d'écriture, de très bonnes interprétations authentiques, Para One en BO, bref c'est encore mieux que Tomboy !

Et j'ai découvert POINT BREAK.
- La philosophie de Patrick Swayze (un personnage complexe qui finit par péter un cable au-delà de ses croyances...superficielles ?) !
- La scène d'ouverture sous la pluie, superbe.
- La géniale poursuite à pied, salut La Cité de La Peur, salut Hot Fuzz !
- "Les Présidents des Etats-Unis, pour ne rien changer, vous ont bien baisé !" <3<3<3
- La zic grunge de surfers.
- PATRICK SWAYZE. Il fait du karaté, il surfe comme un Dieu, il parle comme personne, putain le mec putain.

LE PIED CE FILM.

ET CETTE SCENE FINALE MON DIEU CETTE SCENE FINALE VAYA CON DIOS !
J'aime bien ce film.

Contrairement à popescu, je ne perds pas mon temps avec des futilités, du genre m'excuser d'être un gros déviant accro aux pires blockbusters de ces trois dernières décennies (et caser deux trois mots toutes les semaines sur Wilder et Fuller pour pas sembler louche). Heyyy non.
J'ai donc vu LE TERRITOIRE DES LOUPS, film détesté par le fan de Tony Scott du forum (Cédric Janet) et, donc, absolument admirable.
Imaginez un film ultra-spectaculaire autant qu'intimiste et contemplatif quand il le faut.
Imaginez un film noir et désenchanté autant qu'humaniste.
Imaginez une mise en scène pas dénuée de défauts mais qui sait, le temps d'un plan, propager l'essence même du médium cinéma et son langage intrinsèque.

The Grey, c'est ça.
Peut être le meilleur film de 2012.

Je veux bien te croire mais avant Carnahan avait pondu L'agence tous risques qui avait redéfini pour moi l'essence même de l'ennui au cinéma dans tout son langage intrinsèque, donc j'attendrais qu'il passe sur nrj12, celui-là.

Ah oui, j'ai aussi vu Un Prophète, peut être pas aussi bon que la vision du visage de Brutt' en train de se déformer d'horreur devant Watchmen, mais quand même pas mal du tout. J'y vois-là, et avec plaisir, le film le plus ambitieux d'Audiard, tellement moins superflu et péteux que De Rouille et d'Os (qui est quand même bien par sa manipulation du spectateur), une sorte de condensé des tares et des qualités d'un cinéaste français majeur qui, ici, a trouvé un scénario franchement pas inintéressant. Un mélange de symbolisme religieux et de film carcéral efficace.

Toute la dimension religieuse ne me paraît jamais pachydermique puisque à mon sens c'est cela qui fait la particularité d'une telle oeuvre, au schéma vu mille fois, mais dont les choix ultra casse-gueule d'illustrations plus ou moins mystiques fonctionnent. Au-delà de ça, c'est tout de même un bon film de genre oscillant entre une approche "caméra à l'épaule" intrusive, réaliste, et une utilisation des ralentis et de la musique plus frimeuse, approchant une sorte de classe cinématographique qui contraste un peu avec l'atmosphère glauque, noire, du film...

En tout cas, décidément, chez Audiard, les acteurs sont très bons.

Bruttenholm a écrit:

Je veux bien te croire mais avant Carnahan avait pondu L'agence tous risques qui avait redéfini pour moi l'essence même de l'ennui au cinéma dans tout son langage intrinsèque, donc j'attendrais qu'il passe sur nrj12, celui-là.

La vache, si ce film passe sur Nrj12 un jour, je veux bien épouser Diablo Cody et faire de toi mon témoin !

Vu Détention, film ultra-référentiel dans la lignée de Scott Pilgrim , excuse filmique du réalisateur du MYTHIQUE Torque (nanar bien balaise qui fait même état d'une vanne dans le film !), comédie pleine de détails franchement rigolote, mélange de "néo-slasher", de teen movie et de sf, hommage à tout un pan du cinoche des eighties/nineties, grosse potacherie d'ado qui gagne en sympathie à la revoyure, objet qui peut sembler aussi insignifiant...que jouissif.

Vous savez ce qu'on dit: si ça vous plaît pas, c'est que vous êtres trop vieux/con/de droite/tenez des propos intolérables.

En même temps s'il faut pas être trop vieux mais avoir quand même des références des années 80, y a une couille dans l'équation...