Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

Vu Ernest et Célestine. Bon, c'est un peu ciblé jeune public alors c'est vous qui voyez si ce genre de film vous intéresse mais c'est très très bien fait. L'histoire d'une petite souris et d'un gros ours, tous deux marginaux dans leurs mondes respectifs (et antagonistes) et qui deviennent amis. Mélange entre la douceur des livres originaux et l'ironie plus adulte du scénario, lorgnant sur Ghibli comme sur Le Roi et l'oiseau (grande source d'inspiration des films Ghibli, d'ailleurs), le film se tient pourtant très bien et arrive à jongler entre scènes d'action, scènes de dialogue et scènes de poésie contemplative avec un vrai talent et un grand sens du rythme. Le tout avec un amour du dessin et un sens de l'observation (notamment dans les expressions enfantines) très touchant.

Et puis tant qu'on est dans les films de noël, j'ai vu Les cinq légendes aussi. Une jolie mise-en-scène virevoltante, de belles idées visuelles qui arrivent à faire passer une mythologie brinquebalante et un dénouement un peu trop symbolique pour convaincre.

Vu Life of Pi, jolie histoire qui en appelle au caractère essentiel du conte, aux raisons mêmes d'être du Récit, à travers une symbolique spectaculaire où se conjuguent les religions et les allégories. Cela dit, même si l'idée d'un narrateur était importante quant à la logique du film (tout est basé sur la narration, justement, vu que c'est un film sur l'éternité du conte et des mythes), ces allers-retours entre présent et passé fantasmagorique amènent de réelles baisses de rythme, des ruptures malheureuses qui pètent un peu la dramaturgie de l'ensemble. Dommage...

Revu Love Actually et c'est de la bombe, une excellente comédie romantique qui entremêle tous les archétypes et romances traditionnelles de la rom'com pour mieux te balancer un feel good movie total qui marie film des fêtes, film à haute teneur musicale (comme dans toute bonne comédie romantique) et cinéma romantique, justement, avec une certaine justesse, une bonne humeur communicative, des interprètes talentueux, des personnages bien écrits, un vrai tempo.

Mais qui a retué Pamela Rose ne vaut réellement le coup que pour Audrey Fleurot, qui rejoint ainsi Tina Fey et Alison Brie dans mon top 3 de l'année.

The Three Stooges contient une énorme fausse bonne idée, le fait de confronter les trois Stooges au...Jersey Shore. Idée d'une dérision absolue, mais le film n'en reste pas pour autant un retour aux racines, un acte bien kamikaze qui remplace les poursuites et autres climax de Tintin par des baffes dans la tronche et de la pisse dans la bouche. Quasiment un point de non retour pour les frères Farelly.

Nuits Blanches à Seattle c'est l'anti Valentines Day. C'est vraiment du bon Nora Ephron. Le fait que les deux protagonistes ne se rencontrent (et s'aiment automatiquement) qu'à la toute fin du film, c'est une idée géniale. De la bonne rom' com', la magie d'Hollywood, comme d'hab.

Rob Reiner, c'est Quand Harry Rencontre Sally, Stand By Me, Princess Bride, Spinal Tap, Misery...elle est loin, cette époque. Comme dirait popescu, que sont nos jeunes années devenues ? (et il en sait quelque chose le bougre).

The Big Chill confirmait deux choses: Jeff Goldblum est un génie, et Glenn Close n'est définitivement PAS bandante pour un sou. Pas grand chose n'a changé, quand tu réfléchis bien.

milbart a écrit:

Comme dirait popescu, que sont nos jeunes années devenues ? (et il en sait quelque chose le bougre).

Ouais mais toi, tes jeunes années c'est les comédies de Jean-Marie Poiré, L'arme Fatale 3 et les films de Luc Besson. On est bien content que ce soit passé, du coup.

Et sinon, l'odyssée de Pi, le relief est si exceptionnel qu'on le dit ? ('pas forcément envie de voir le film mais sait-on jamais, sur un malentendu)

Les séquences les plus réussies sont celles de nages: la caméra est habilement placée, l'effet d'intrusion est total, le spectateur plonge avec le personnage et, métaphoriquement, il plonge dans l'histoire. Mais pour le reste, l'effet 3D ne m'a pas énormément apporté de choses, en fait.

Et sinon, je corrige: L'arme fatale 4.

Et ouais, bonhomme. A ton époque, Mel Gibson pouvait occuper une affiche sans que ca gêne personne. Ma génération est celle de la décadence, de la suite de trop.

Maintenant, Bruce Willis change les couches de son fiston. Il se fout du parfum pour buter du Russe. Il vérifie qu'il est bien maquillé pour une scène de gun-fights et que son crâne est bien propre. Il achète ses marcels dans les magasins de fringues huppés, quand un petit jeune ne vient pas réparer ses conneries -Looper- bref, c'est la fin de tout. La fin des mythes. Quand je suis né, même le croque-mitaine commencait à se péter la gueule en marchant sur ses lacets. Le cinéma est mort, le cinéma est mort, c'est moi qui vous le dit.

Pour continuer mon travail sur des critiques de qualité (enfin), fines, riches et toujours d'une pertinence incontestable:
Lincoln, c'est bien.
Flight, c'est bien aussi.
En approfondissant la question, je dirai même que:
Lincoln de Spielberg, c'est bien.
Flight de Zemeckis, c'est bien aussi.

Mais là, je vais peut-être un peu loin dans l'analyse.
En même temps, je suis doué.

Messieurs, j'en profite pour vous faire part de mon hommage perso au film que j'ai bcp aimé:



Un chef d'oeuvre.

Je suis quand même content de connaître un critique de haute volée et un magicien du montage photo.

Milbart a visiblement compris l'intérêt de l'effet Koulechov (enfin !) Reste à prouver son efficacité.

Surtout au sujet de Bad Boys II

Ou Big Mamma ?

Rien à voir avec Martin Lawrence (mais avec Laurence "Anyways" Fishburne... Milbart, si tu peux nous faire un autre de tes collages magiques), me suis payé le bluray d'Apocalypse Now (mon troisième Bluray, une sacrée collection). L'image est belle (les séquences de nuit et celles où les couleurs pètent sont particulièrement impressionnantes) mais pas sensationnelle (quelques plans un peu crapoteux -pour du bluray, s'entend- viennent même gâcher la fête ici et là). Mais bon, ça reste vraiment anodin face à la découverte du film pour la première fois (malgré les nombreuses visions précédentes) dans d'excellentes conditions: montage original de 79 (et pas le Redux que je trouve un brin pénible) et (enfin) le 2.35 respecté. Le film est toujours aussi bon, aussi prenant, et l'aventure toujours aussi cauchemardesque plus de trente ans après (seule la musique a pris un sacré coup dans l'aile). Pas encore vu le DVD de bonus (longs comme le bras, mais la conversation d'une heure avec Milius est en bonne position sur la watchlist du mois), mais revu avec plaisir le making of de Madame qui est toujours aussi captivant. De l'argent bien dépensé donc.

popescu a écrit:

Rien à voir avec Martin Lawrence (mais avec Laurence "Anyways" Fishburne... Milbart, si tu peux nous faire un autre de tes collages magiques)

Ha oui, exact. J'avais même pas fait gaffe au titre au milieu des tronches de Martin.

Ben ouais, en fait c'était vachement subtil comme collage.
En fait.

En gros, tu vois un collage de Martin Lawrence, affiché sans raison apparente, et puis tu te dis "bof, c'est milbart, j'ai l'habitude".
Et ben.

popescu a écrit:

(mon troisième Bluray, une sacrée collection).

Au cas où, je te conseille le blu-ray de 2001, l'odyssée de l'espace, celui qui m'a le plus impressionné par la qualité de l'image et du son... avec ton home cinéma, c'est le trip garanti.

Yep, de Kubrick, je me demandai aussi si je n'allais pas me reprendre Shining qu'ils ont remis au bon format (ou alors, ils ont fait du 1.85 sur le 1.33, mais je n'ose pas imaginer). Mais bon, vu ce que m'ont couté mes dvd, j'y vais quand même avec parcimonie pour les remplacer, là où c'est "nécessaire" (film sur 2 disques, film mutilé, copie particulièrement crade - je pensai me reprendre Gremlins à cause de la scène de la cuisine mais ai ouï-dire que le bluray était pas folichon non plus-).
Après, 2001 en copie parfaite, c'est difficile de résister.

Vu The Master... Ptêtre le film le plus abstrait de PT Anderson, et un peu le pendant "sérieux" de Punch Drunk Love... Une ambiance prenante, un Joaquin Phoenix au jeu très bizarre à mi-chemin entre le burlesque et l'actors studio... Un jeu de pouvoir assez troublant et une mise-en-scène comme on en voit que trop rarement (le budget aidant) mais aussi un réalisateur qui se fait peut-être un petit peu trop plaisir et un film qui aurait gagné à être plus resserré sur la fin.

Me suis envoyé les Red riding, la série de films scénarisée par Tony Grisoni (adaptée de David Peace et réalisée, plutôt pas mal d'ailleurs, par trois réals différents). C'est bien, mais faut être de bonne humeur quand même, parce que cette histoire de petites filles violées torturées et massacrées, c'est pesant bien comme il faut. Glauque, malsain, pas confortable pour un sou, les films (qui se déroulent sur 10 ans: un coup en 74, un autre en 80 et 83) développent en fil rouge l'histoire d'une police corrompue jusqu'à l'os qui ne laisse pas le moindre espoir sur l'issue des intrigues (au cas où on manquerait de glauquerie). ça en rajoute peut-être parfois un peu, mais la construction ne recherche pas en permanence la facilité et le catalogue de ce que l'Angleterre produit en matière de bons acteurs est assez impressionnant aussi bien dans les têtes d'affiches (Andrew Garfield, Peter Mullan, Sean Bean, David Morrissey, Mark Addy, Paddy Considine) que dans les seconds rôles (ils sont pratiquement tous là, de Sean Harris à Eddie Marsan en passant par Jim Carter et le vétéran James Fox). Bref, si vous voulez vous flinguer une belle journée avec des idées noires, je vous le conseille.

Je me demande comment l'office du tourisme du Yorkshire avait accueilli la série...
Le problème avec ces 3 films, c'est qu'on a un peu l'impression que la qualité diminue au fil de la série. ça part très fort avec une réalisation bien oppressante et quasiment onirique et puis ça finit un peu plan-plan (enfin dans mon souvenir).

Je me souviens m'être ennuyé lors du 1er volet, trop vaporeux à mon goût, limite pas clair, difficile à raccrocher à la suite.
Plutôt content des suivants, certes plus classiques, mais plus rythmés, équilibrés et poisseux.
C'est vrai que la distribution est impressionnante.

Ah ben, ça sert à rien de le conseiller vu que vous l'avez déjà tous vu.
J'ai bien aimé cette construction un peu embrouillée. Ce que j'ai aimé c'est que ce n'était pas juste un effet de style: plus ça avance, plus on a l'impression qu'il manque des scènes, des pièces de puzzle. ça rend l'ensemble encore plus inconfortable, j'ai trouvé ça très bien fait.
Et j'étais quand même content que ça se finisse comme ça.

A la revoyure je trouve Moonrise Kingdom toujours aussi chou mais toujours aussi chiant.
Il doit bien y avoir 35 212 365 478 travellings.

J'ai vu deux films d'acteurs franchement curieux. Le premier, c'est Gone Baby Gone, où l'on retrouve le microcosme eastwoodien bien poisseux, glauque, dépressif, de Mystic River (logique, c'est adapté du même auteur). Affleck, en plus de balancer sur le devant de la scène son frérot sobre mais charismatique quand il le faut, te soigne une mise en scène impeccable, jamais trop tape-à-l'oeil, ce que jadis on appelait le Classicisme, avant que le terme soit repris pour désigner les merdes du premier yes man venu. Bref, jusqu'à cette fin ambiguë, c'est un fort bon film désenchanté et bien foutu, qui fout les boules et contient assez de cinéma pour plaire.

Mon deuxième film à la "je suis un bon acteur et en plus j'ai des trucs à dire", c'est Confessions d'un homme dangereux. Une histoire pas possible qui, malgré quelques choix visuels un peu douteux, te mélange CIA et TV, meurtres sanglants et stupidités des shows. Un film qui te raconte la vie d'un mec enchaînant tueries au compte du gouvernement et émissions populaires, lequel fou se sert de sa mentalité assassine pour créer en masse des concepts cathodiques à succès basée sur la régression et l'humiliation...bien torché, un bon casting, et même que ça donne envie de revoir Good Night and Good Luck. Persuadé que Julien en avait dit des choses intéressantes.

Je suppose que pour Confessions d'un homme dangereux, il ne faut pas minimiser l'apport de Charlie Kaufman (même si celui-ci a reproché à Clooney de l'avoir tenu à l'écart de la production et réécrit des parties du scénar). Mais bon, je l'ai pas vu.

Sinon, j'ai vu Django Unchained. Très bon film qui pâtit un peu d'une fin à épisodes qui fait retomber le soufflé... Après Inglourious Basterds, Tarantino déploie à nouveau son discours sur la culture comme force politique face à l'histoire et il le fait de mieux en mieux, en ayant de moins en moins peur de montrer qu'il est intelligent.

milbart a écrit:

Persuadé que Julien en avait dit des choses intéressantes.

Bien sûr ! Je crois qu'à l'époque j'avais une analyse très pertinente De mémoire, j'avais dit: "C'est bien".
Bon après ma mémoire est un peu défaillante (l'âge, l'alcool, etc.), j'étais peut-être parti sur la piste du "c'est très cool".

J'ai aussi vu "Django" et je m'y suis bien ennuyé. Comme d'hab', il y a plein de bonnes choses dans le film, mais c'est enrobé dans tellement de gras que ça avance péniblement. Je crois que le problème de Tarantino aujourd'hui, c'est de s'appeler Tarantino et de ne pas avoir, derrière son cul, un enfoiré de producteur pour lui dire "Quentin, mon chéri, tu sais que je t'adore. Je t'aime tellement que je t'ai laissé tourner tes plans avec ton Allemand qui retire la mousse de sa bière avec sa baguette en bois. Alors, maintenant qu'on est en montage et que tu vois par toi même que c'est parfaitement absurde, tu es gentil, tu me coupe ça"(C'est un peu le même problème que quand on s'appelle James Cameron, sauf que lui, arrivé au montage, sa baguette en bois à coûté tellement cher en CGI que personne ne veut la couper).
Le pire dans le film, c'est qu'il aurait pu facilement jarter 45 bonnes minutes sans même couper de séquences entières.
Si ils sortent une "Productor's cut" en DVD, je l'achète.

A propos de Tarantino, ai vu "Seven Psychopaths" qui, dans le genre "sous-sous-Tarantino" (la première séquence est un hommage sans détour), est plutôt rigolo. C'est un premier film sympa, dont le plus gros souci est de ne pas être un premier film. Mais bon, si le réalisateur se contente de tourner des premiers films sympas toute sa carrière, ce sera déjà pas mal. On aura vu pire filmo.

Ai fini mon week-end avec "This is 40". C'est la sauce habituelle de Apatow, avec, il me semble, un peu plus de facilités narratives et psychologiques (mais je n'ai plus vraiment les autres en mémoire -l'âge, l'alcool- pour pouvoir comparer). C'est un film cadeau à sa famille tout à fait mignon, et, j'ignore si on peut réellement juger une actrice manipulée sous nos yeux par son père, mais j'ai bon espoir que la jeune Maude Apatow devienne une grande actrice comique. En l'état, c'est la meilleure comédienne du film.

ah mais moi j'adore la scène de la bière, j'adore toutes les petites digressions culturelles, Siegfried, Dumas, c'est le cœur du film pour moi. Comme dans Inglourious Basterds où la meilleure scène était celle de la taverne où ça causait de winnetou et compagnie.