Topic du "j'ai vu, j'ai aimé, je te le conseille !&quot

INSIDE LLEWYN DAVIS; les Frères Coen ont le chic pour sublimer le quotidien jusqu'à le rendre fantastique. Dingue comme on pourrait se foutre de cette histoire mais qu'elle parait vitale pour l'humanité!

Jimmy P; psychothérapie d'un indien des plaines : Beaucoup aimé. Pourquoi? j'en sais foutre rien. Peut-être parce que Mathieu Amalric et Benicio Del Toro sont en symbiose. Howard Shore colle la musique du SILENCE DES AGNEAUX qui colle au poil aux images.
Certains films vous touchent sans trop savoir pourquoi. Sinon, l'étude des blessures de l'âme est digne d'intérêt.

Jimmy P. j'ai trouvé que ça prenait beaucoup de temps pour ce que ça avait à dire. Faut vraiment être passionné de psychanalyse pour être pris, parce que les séances ne débouchent pas sur une résolution extraordinaire. Desplechin se focalise là-dessus mais je me demande s'il n'aurait pas été plus intéressant de creuser plus les personnages en-dehors des séances.
A part ça, la mise-en-scène est solide et les interprètes très bons...

Ben c'est vachement calme, ces derniers temps.
Ça manque peut-être des fameuses et pertinentes critiques façon Popescu pour ranimer tout ça.
Je me lance:
Snowpiercer, j'ai trouvé ça vachement bien.
Wake in fright, j'ai trouvé ça vachement bien aussi.
Les jeux de l'amour et de la guerre, j'ai trouvé ça très très bien, moins vachement que Wake in fright, mais très très quand même.
En même temps, ça n'a rien à voir.
Voilà.
Je redécouvre un peu le cinéma de Hiller (dont je ne connaissais que le Love Story et le Silver Streak), en ai profité pour regarder The hospital qu'est pas tout à fait réussi mais qui a de très bons moments (et un très beau rôle pour George C Scott).
Du coup, j'ai fini par retenir le nom de Paddy Chayefsky qui a quand même signé une poignée de très bons films.
Et maintenant, suis intéressé pour voir un peu plus de Kotcheff dont je ne connaissais que le Rambo, le fun with Dick & Jane et le Weekend at bernie's. Mais pas sûr d'y retrouver quelque chose de la force du Wake in fright.

Ouais ben laisse moi te dire que c'est pas en balançant plein de noms dont personne a jamais entendu parler que tu ranimeras le forum.

(attends, qu'est-ce que j'ai vu récemment ?)
(attack the block, sur france 4, une réalisation plutôt soignée mais un scénar qui tombe dans les clichés à répétition en faisant mine de les subvertir, c'est ballot)
(p'tain je vois aucun film en ce moment, quelle loose)
(c'est hadopi qu'a eu ma peau)

Me suis fait chier comme un demi-rat mort devant SNOWPIERCER, autant dire que je me suis demi fait chier.

Le Loup de Wall Street m'a emballé.

Des gens sans importance est un grand film de Jean Gabin. Bouleversant et remuant. Je ne le connaissais pas avant de l'avoir vu.

Bruttenholm a écrit:

Ouais ben laisse moi te dire que c'est pas en balançant plein de noms dont personne a jamais entendu parler que tu ranimeras le forum.

Bon, ok:
j'ai vu le hobbit 2 de PETER JACKSON.
C'était bien nul comme il faut.

Sinon, j'ai bien aimé Attack the block.

Vintage a écrit:

Me suis fait chier comme un demi-rat mort devant SNOWPIERCER, autant dire que je me suis demi fait chier.

Jeu de mot ou contrepèterie ?
Je suis sûr que je vais trouver, c'est juste que je suis fatigué.

Sinon le film m'a bien fait rire. Le coup du "Bonne année" c'est du classique instantané.

popescu a écrit:

Vintage a écrit:

Me suis fait chier comme un demi-rat mort devant SNOWPIERCER, autant dire que je me suis demi fait chier.

Jeu de mot ou contrepèterie ?
Je suis sûr que je vais trouver, c'est juste que je suis fatigué.

Sinon le film m'a bien fait rire. Le coup du "Bonne année" c'est du classique instantané.

Non simplement demi fait chier. Pas détesté, mais l'ennui poli et certainement beaucoup de déception.

popescu a écrit:

Sinon le film m'a bien fait rire. Le coup du "Bonne année" c'est du classique instantané.

On retrouve de la satire gilliamesque... Le nom du personnage de John Hurt n'est à mon avis pas un hasard.

Je pense aussi.
Ce qui m'éclate le plus, ce sont ses ruptures de ton, le fait de balancer une énorme connerie en pleine scène tragique, ou un truc émouvant pendant une scène de comédie, et, surtout, de pouvoir rattraper le coup par derrière, ça me laisse assez admiratif.

C'est la marque de Bong Joon-ho (et du cinéma populaire coréen en général, aussi). Après, je trouve que ça fonctionne un peu moins bien ici, la faute à des personnages assez stéréotypés qui ne permettent pas d'avoir une palette humaine assez dense pour supporter les ruptures de ton.

C'est ce qui m'avait vraiment séduit dans The Host (premier film du gars que j'ai vu). Plus que dans la plupart des Coréenneries (celles que j'ai vu, donc).
Après, j'ai retrouvé ce même plaisir dans celui-là, j'ai trouvé que ça fonctionnait, que ça ouvrait à du recul sans jamais atténuer la violence des images et du propos.
Ai vachement aimé, quoi.

T'as vu Memories of Murder ? Y a un peu consensus pour dire que c'est son meilleur.

Ai vu. Beaucoup aimé aussi.
Mais je crois que celui que j'ai préféré, c'était Mother. Celui qui m'a le plus touché.
Jamais été déçu par lui, jusqu'ici, en tout cas.

Même si Bong Joon-ho ne m'a pas emballé avec Snowpiercer, il faut bien reconnaître qu'il sait mener une histoire.

Bon, bah j'ai pas grand chose d'intéressant à ajouter au débat du coup.  
Ça reste mon coup de cœur de l'année dernière, même si ce n'est pas le meilleur film de son auteur. Snowpiercer est aussi une adaptation tout bonnement formidable par rapport au récit original. Le résultat est limite supérieur à la BD, déjà excellente, mais où les personnages me semblent plus creux, moins sympathiques et beaucoup moins drôles surtout.
On sent que Bong a pensé chaque élément du film pour soutenir son propos et maintenir la cohérence de l'ensemble, quitte à perdre des spectateurs durant le trajet. Beaucoup, simples spectateurs ou cinéphiles, n'ont notamment pas supporté les ruptures de ton, regrettant les coups de ciseaux de Weinstein. Pauvres fous !
Tout ça pour dire que j'ai tellement aimé que je l'ai revu trois fois en l'espace d'une semaine, ce qui ne m'arrive jamais (bon, faut dire qu'on m'a un peu forcé à y retourner mais ce serait trop long à expliquer).

Et sinon, Memories of Murder reste à mon goût son chef d'oeuvre (merci Brut' pour ton conseil, jadis).

LE PRINCE DES TÉNÈBRES de John Carpenter: je ne sais pas si Le Prince des ténèbres est un Carpenter grand cru, je ne suis pas un expert du bonhomme, mais j'ai vraiment retrouvé tout ce que j'aime chez le cinéaste; intro pétrifiante, musique géniale, photo soignée, persos rigolos, du contre-emploi, et quelle fin!

Le prince des ténèbres est un film à l'économie après le bide de l'extravagant Jack Burton. Retour de Carpenter à une veine nihiliste (qui se poursuivra avec Invasion Los Angeles l'année d'après) après les plus solaires Jack Burton et Starman... Y a un côté série B déviante qui m'avait bien plu dans Le prince des ténèbres. Mais c'est pas le film que je me repasserais tous les 4 matins, c'est vraiment dépressif et plombant (ce qui veut dire que c'est réussi). Effectivement, la fin est assez tétanisante.

CASSE-TÊTE CHINOIS: J'étais déjà client de L'Auberge Espagnole et Les poupées russes. Ce vaudeville moderne déplacé à New-York m'a foutu la banane. Les persos toujours terriblement attachiants.

Vu The Homesman de Tommy Lee Jones. Beaucoup aimé. ça met un peu de temps à démarrer mais c'est un mélange assez audacieux de western classique et de film tout foufou.
Et bim je copie-colle ma critique d'un autre forum :

Au lieu d'un grand western classique, Tommy Lee Jones livre un film tordu, grinçant, tout en ruptures (dans le ton, le montage, la musique)... Voyage dans un Ouest désolé, théâtre vide où chaque étape devient une petite pièce absurde : il retourne les conventions, vrille les scènes et les attentes créées par des décennies de narration cinématographique. Du coup la folie des personnages est bien plus qu'un prétexte pour démarrer le voyage, c'est aussi le socle de tout le film, récit intime de rédemption et d'apprivoisement de deux solitaires mais aussi tableau symbolique d'une Amérique hantée par ses fantômes, construite sur le rejet de ses marginaux. Tommy Lee Jones embrasse un territoire de cinéma immense sans presque jamais se casser la gueule (je suis assez réservé sur le jeu des 3 maris), jusqu'à une scène finale extraordinaire d’ambiguïté, tout à la fois dernier échec et ultime hommage... The Homesman est un film proprement extra-ordinaire, un film porté par une audace jamais ostentatoire, riche d'humanité et de surprises et très beau, un film qui lave les yeux.

Et vlan je fous l'avis de Tavernier :

Maude Adams


inspira

pour son roman LE JEUNE HOMME, LA MORT ET LE TEMPS

adapté par

un film intitulé QUELQUE PART DANS LE TEMPS avec Christopher Reeve, Jane Seymour, Christopher Plummer

C'est très 80's, très crouteux, pâteux. Sauf que j'ai beaucoup aimé. J'ai honte. Tant pis.

Vu Le conte de la princesse Kaguya, le dernier Takahata, en avant-première.
Le film est un peu une synthèse de la filmo de Takahata, ou du moins démontre que le réalisateur approfondit une recherche esthétique et narrative qui ne le quitte pas.
A mi-chemin entre le fantastique de Pompoko et la chronique intimiste des Yamada, Le conte de la princesse Kaguya s'attache aux détails remarquables de l'existence, aux petits bonheurs, à la sensualité du monde, tout en insérant ce propos dans un conte fantastique romanesque plus imposant qui rend ce regard décalé d'autant plus attachant. Cette vision sensitive du monde est portée par un dessin de toute beauté, au trait de crayon tout en pleins et déliés légers et frémissants. Vraiment un beau film.

Ben voilà qui donne envie. Même si pour celui-ci, je n'ai absolument aucune crainte. Le style que tu évoques s'incarne aussi parfaitement dans Des Souvenirs goutte à goutte, chef d'oeuvre bien trop méconnu et sous-estimé (à l'image de toute la filmographie de Takahata d'ailleurs qui se résume pour beaucoup au Tombeau, aussi bouleversant soit-il) (de même que l'image de Ghibli se résume pour beaucoup à Miyazaki, aussi immense soit-il)
Ce que j'aime chez lui avant tout, c'est son talent d'expérimenter à chaque film et risquer ainsi de perdre son public, malgré sa très grande cohérence thématique et son don de toucher la beauté dans la simplicité.

En parlant de beauté, j'ai enfin vu The Homesman hier soir. Visionnage sans doute in extremis : plus qu'une seule séance par jour dans mon coin, tardive qui plus est. Moi qui aime les westerns, les films atypiques et la contemplation, j'ai été plus que servi. C'est vraiment une belle oeuvre métaphorique épurée et vraiment touchante. Un excellent film.

Vu mon premier Karel Zeman hier, j'ai évidemment commencé par "Le baron de crac".
C'est magique.
Si vous avez d'autres films du Mr à conseiller, je suis preneur.