Topic J'ai vu, j'ai pas aimé, passe ton chemin l'ami

Bruttenholm a écrit:

Vu Le Moine... Nouveau film de Dominik Moll sur les déboires du moine Ambrosio (Vincent Cassel), abandonné à la naissance et qui a passé toute sa vie dans un monastère. Préservé du monde extérieur, il est ainsi vu comme une sorte de saint par les habitants du coin, et devient donc une proie de choix pour Satan ! tintintintin...
Adaptant un roman gothique du 18ème siècle paraît-il emblématique, Dominik Moll hésite entre une vision "moderne", psychologisante et austère, du drame, et une narration plus baroque (disons qu'il est coincé entre Bresson et Del Toro). Ne réconciliant jamais ces deux pôles dans sa mise-en-scène, Dominik Moll oscille ainsi entre scènes de dialogue en champ-contrechamp pour expliquer les tourments de ses personnages et sommets kitschs de l'autre (surimpressions à la Dracula de Coppola, éclairages à la Argento, sans compter les inventions perso -des scènes de cul filmées à la caméra infrarouge ?... comment te dire, Domi...). Une manière de ne pas choisir qui empêche le film d'avoir un vrai point de vue et un vrai souffle. Donc ça se laisse suivre, mais d'ici à ce qu'on soit emporté... D'autant plus qu'on se fiche un peu dès le départ de ce qu'il pourrait bien advenir du mouène du titre puisqu'on apprend très vite que c'est un sacré salopard intégriste qui aime bien envoyer les filles crever au cachot pour leur apprendre la vie. Dommage pour Vincent Cassel qui livre peut-être sa meilleure prestation dans ce film un peu somnolent.

P.S : Ou bien c'est moi... J'ai l'impression de voir que des films moyens-bof en ce moment (si mon avis sur Un amour de jeunesse et la reprise de Deep End vous intéresse, faites savoir...)

De un : ça m'intéresse (le forum sent un peu trop les vacances à mon goût en ce moment)

Et de deux : tu oublies les ouvertures et fermetures à l'iris pour LE MOINE ! (je l'ai vu aussi, pas eu le courage de poster un avis mais je suis on ne peut plus d'accord avec toi.) Par moment, ça frise même le nanar gnian-gnian

Spoiler:

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grolandais a écrit:

De un : ça m'intéresse (le forum sent un peu trop les vacances à mon goût en ce moment)

Ah ça, quand milbart va draguer de la jouvencelle à Ibiza...

Bon alors, Un amour de jeunesse ça part d'une bonne intention (raconter le passage de l'adolescence à l'âge adulte à travers un premier amour qui ne veut pas finir), et c'est pas dénué de qualités (la photo est jolie, mettant bien en valeur les scènes d'extérieur, notamment les paysages naturels qui évoquent le printemps de la relation, l'épanouissement tout ça) mais ça se heurte à des obstacles "pratiques" qui sont 1) que le gars jouant l'amour de jeunesse, le type-fantasme, le rêve etc. joue comme un cageot (enfin, c't'une opinion personnelle), en récitant son texte avec une voix de fausset bizarre (imdb m'apprend que l'acteur est allemand, peut-être ne maîtrise-il pas la diction ??) et 2) le parti-pris de faire jouer les personnages à différents âges par les mêmes acteurs (l'héroïne passe de 15 ans à un peu plus de 30) n'est pas super crédible... ça marche assez avec le gars, mais la fille (Lola Créton, 18 ans je crois) fait vraiment jeune. Du coup, la deuxième partie, où elle s'entiche d'un architecte qui a la cinquantaine, paraît assez fausse. Pas désagréable, moyen bof, quoi.

Et Deep End, de Jerzy Skolimowski, gagne sûrement à être vu comme le témoin d'une époque. Un jeune gars de 15 ans décroche son premier emploi aux bains publics londoniens et y fait la connaissance de Susan, une jeune femme qui monnaye un peu ses charmes pour arrondir les fins de mois.
Donc c'est pas nul, mais bon le coup du jeune innocent qui découvre la vie et le stupre on commence à l'avoir vu (encore une fois, en 1970, ça devait être novateur) et les personnages sont tellement dénués d'empathie que ça devient lourd à suivre (je comprends que le réalisateur privilégie un point de vue extérieur pour avoir un regard clinique sur la société, les refoulements des uns et des autres, tout ça -les bains publics sont crasseux, le fiancé de Susan l'emmène voir un film classé X, le type se cache dans un peep show etc.- mais j'aurais bien aimé qu'il y ait un peu de sentiment -c'est pas du Cassavetes, quoi).
Par dessus ça, le film se paye une fin en queue de poisson faussement désabusée et véritablement feignante pour le coup assez gênante.

Bruttenholm a écrit:

Ou bien c'est moi... J'ai l'impression de voir que des films moyens-bof en ce moment (si mon avis sur Un amour de jeunesse et la reprise de Deep End vous intéresse, faites savoir...)

Je dois avoir du bol, parce que les deux sorties récentes vues ("J'ai rencontré le diable" et "Attack the block") m'ont bien plues.

Aime bien ce que fait Skolimovski en général. Surtout "The shout" et "travail au noir"

Bruttenholm a écrit:

grolandais a écrit:

De un : ça m'intéresse (le forum sent un peu trop les vacances à mon goût en ce moment)

Ah ça, quand milbart va draguer de la jouvencelle à Ibiza...

La gaffe : j'avais pas cité de nom exprès. S'il lit ça à son retour, il va penser qu'il nous a manqué.

popescu a écrit:

Aime bien ce que fait Skolimovski en général. Surtout "The shout" et "travail au noir"

J'avais rien vu de Skolimowski avant, donc je serais bien en peine de comparer... Si ça tombe, tu trouveras ça génial.

popescu a écrit:

Bruttenholm a écrit:

Ou bien c'est moi... J'ai l'impression de voir que des films moyens-bof en ce moment (si mon avis sur Un amour de jeunesse et la reprise de Deep End vous intéresse, faites savoir...)

Je dois avoir du bol, parce que les deux sorties récentes vues ("J'ai rencontré le diable" et "Attack the block") m'ont bien plues.

"attack the block", je peux faire une croix dessus (m'étonnerait que tu l'aies vu en salles, gredin) mais l'autre arrive par chez moi dans quelques semaines... J'ai eu des échos comme quoi c'était longuet et un peu trop gore... Mais j'avais plutôt bien aimé "le bon, la brute et le cinglé".... T'aurais un avis plus développé sur la question ?

Attack the block, j'ai profité des derrières promos de press pour Brazil (tout en sachant... Oui, c'est mal, mais je m'en cogne). C'est vraiment une série B de base, pas plus d'ambition que ça, mais un bon moment.
"J'ai rencontré le diable", je n'ai pas vu le temps passé (et deux heures vingt environ). C'est sûr que c'est un rien violent, comme le gars retrouve le cinglé qu'il poursuit au bout d'un quart d'heure de film, la suite (Deux heures, donc est un jeu sadique et parfois un peu dégueu. La mise en scène est moins ostentatoire que dans le précédent, mais soigne quelques séquences franchement impressionnantes. Et Min-Sik Choi est vraiment un super acteur. Dans le genre Thriller, c'est ce que j'ai vu de mieux cette année. En revanche un peu déçu par la fin

popescu a écrit:

(tout en sachant... Oui, c'est mal, mais je m'en cogne)

punk not dead.

Bon, je verrais bien. C'est que je suis une vraie chochotte au cinoche, les trucs dégueus à répétition, je peux pas.

Me suis un peu caché les yeux à deux ou trois reprises, mais c'est pas Saw, non plus.

Le coté bourrin et sans concession de PATHFINDER m'avait charmé.
Impossible de terminer cette daube de CONAN. Nullité extrême!

Vintage a écrit:

Le coté bourrin et sans concession de PATHFINDER m'avait charmé.

Ceci prouve ton indulgence...

Vintage a écrit:

Impossible de terminer cette daube de CONAN. Nullité extrême!

... et cela consent qu'elle a des limites.

"Je m’appelle Raymond Léon... Je suis le gardien du temps."

Non, je ne suis pas en train de craquer. Cette réplique mortelle est issue de Time Out, le nouveau film d'anticipation d'Andrew Nicoll, 14 ans après la sortie du prometteur Bienvenue à Gattaca.
Alors, évidemment, vous allez me dire : "allez, encore des pseudos amis qui t'ont entraîné dans la salle", et vous n'aurez pas tort, certes.
Mais il est intéressant de voir qu'en partant d'une très bonne idée de départ qui reprend en l'inversant le vieux dicton populaire ("L'argent, c'est du temps."), on débouche au bout de cinq petites minutes dans un océan de vide sidérant. Et qui accumule les tares : non jeu des acteurs (faut dire que le casting n'est composé que de jeunes trous d'uc), scènes inutiles, raccourcis, dialogues pseudo-philosophiques post-matrixiens, effets de style ringards, scènes d'action mollassonnes et ultra répétitives,... et une fin terriblement mièvre et interminable : au moins 3 climax et tous plus ridicules les uns que les autres. Alors que le pitch n'est pas mauvais du tout et aurait pu donner un film vraiment stressant, glauque...

"Monsieur Léon, permettez-moi de vous appelez Raymond."

Heureusement, la VF relève le niveau.

THE WARD: un énorme navet; film de fantôme dans un asile, avec de jeunes filles en fleur. TOUT est cousu de fil blanc.
Un film à trois francs six sous, un truc indigne. Mais comment Carpenter fait-il pour mettre 10 ans à tourner, et développer un tel machin. Incompréhensible.

(déjà que Ghosts of Mars...sympa...mais bon...)

On peut pas vraiment dire que j'ai détesté, mais il y a quelques semaines, j'ai maté Les Noces Funèbres, tout impatient que j'étais de découvrir un film point encore vu d'un de mes cinéastes préférés de tous les temps.
Et bien, j'ai suivi dans le film dans un état bizarre. J'avais l'impression de mater une nature morte durant une heure et vingt minutes. Parfois c'est bien foutu, mais, le plus clair du temps, il y a ce sentiment étrange qui se propage. En gros, j'ai l'impression de voir un film sans âme. Dénué de toute vie, de tout sentiment, de toute émotion, avec uniquement le contrat "trucs gothiques, un peu de suspens, happy end".
Comme de voir une version de L’Étrange Noël de Mr Jack...mais sans âme aucune. Sans esprit. Que dalle.
Des images qui défilent, et c'est tout.

Autant j'étais plutôt partagé concernant le premier volet, autant ce Sherlock 2 a au moins le mérite de me mettre d'accord.

En plus d'être une hérésie au niveau de l'adaptation, ce pseudo blockbuster est à peine divertissant, beaucoup moins spectaculaire que le film précédent. Il est juste poussif, bancal, parfois carrément débile

Spoiler:

, filmé comme un manche façon clip (la course poursuite grotesque dans la forêt à côté de tout)... Reste une certaine sympathie pour ce duo buddy movie façon Lethal Weapon et le charisme de Jared Harris. Voilà, c'est tout et ça pèse pas lourd.

Au fait, personne n'a vu le très bon Take Shelter ?
Parce que c'est quand même le meilleur film de Shyamalan depuis Signs.

milbart a écrit:

Parce que c'est quand même le meilleur film de Shyamalan depuis Signs.

AHAHAHAHAHAHAHAH


(nan c'est juste que j'ai repensé à Signs, du coup)

Ce rapprochement avec Shyamalan, je dirais justement que c'est le principal problème du film. Vouloir faire un twist pour avoir une fin qui claque en risquant de foutre aux orties tout le développement des personnages et l'empathie accumulés jusque là. Le film s'en tire quand même mieux qu'un Shyamalan parce qu'il nous évite heureusement les métaphores bibliques à deux balles en préférant axer son retournement sur un abîme incompréhensible pour l'esprit humain, sans signification, mais c'est clairement pas ce que je préfère. A part ça, la réalisation est bonne et les acteurs magnifiques.
Faudrait que je voie Shotgun Stories pour avoir une meilleure idée du boulot de ce réal.

Pareil.
On peut voir dans le (très bon) film de Shyamalan un trip religieux creux autant qu'une ode fantasmagorique, sincère et superbe au mystère. Je ne l'ai pas revu depuis longtemps, mais quelle claque à sa découverte, et quelle leçon de mise en scène...le cinéma de Shyamalan ce n'est pas tant les twists que tu retiens (who cares ?), c'est tout ce qu'il y avant, ce fantastique à hauteur d'hommes, ce sens du suspens et de la terreur admirablement amené. Shyamalan aurait-il un problème avec ses chutes, par ailleurs ? Là est la question. Une fin ouverte attendue pour Phénomènes, un ratage pour Signs, une espèce de leçon de morale maladroite pour Le Village...

Le problème effectivement c'est de savoir si le film de Nichols plaît par sa proximité envers le cinéma de Shyamalan ou bien qu'il est bon parce que servi par un vrai talentueux metteur en scène, et pour cela, il me faut voir son premier film, et attendre la suite. J'adore tel plan, mais c'est parce qu'il me fait penser à une trouvaille formelle de Shyamalan...pour le coup, c'est peut être un problème ? Est-ce que j'aime le film pour Nichols ou pour Shyamalan ? Ca parait étrange à dire, mais, effectivement, ca demande réflexion.

Hum, en fait, je ne sais pas si tu causais davantage du Nichols que du Shyamalan. C'est de ma faute, aussi. On s'emmêle les pinceaux.

Bruttenholm a écrit:

milbart a écrit:

Parce que c'est quand même le meilleur film de Shyamalan depuis Signs.

AHAHAHAHAHAHAHAH


(nan c'est juste que j'ai repensé à Signs, du coup)

Ce rapprochement avec Shyamalan, je dirais justement que c'est le principal problème du film. Vouloir faire un twist pour avoir une fin qui claque en risquant de foutre aux orties tout le développement des personnages et l'empathie accumulés jusque là. Le film s'en tire quand même mieux qu'un Shyamalan parce qu'il nous évite heureusement les métaphores bibliques à deux balles en préférant axer son retournement sur un abîme incompréhensible pour l'esprit humain, sans signification, mais c'est clairement pas ce que je préfère. A part ça, la réalisation est bonne et les acteurs magnifiques.

Pas mieux, avec un petit bémol sur les actrices (surtout celle qui joue la copine, même si elle n'apparait que trois fois à l'écran, son surjeu a réussi à me faire décrocher à chaque fois). Shannon et Whigham ont réussi à me tenir éveillé.

Tu dis ça parce qu'elle a joué chez Malick.
Pinrlinpinpin.

Pas le femme (qui n'est pas non plus transcendante mais qui tient son rôle), la copine de la femme (et femme de Whigham).

Aaaah, tu parles de la Jennifer Tilly du pauvre !
Dacodac.

milbart a écrit:

Pareil.
le cinéma de Shyamalan ce n'est pas tant les twists que tu retiens (who cares ?)

Ben si parce que Shyamalan a pourri de plus en plus ses films avec ses twists, offrant des pirouettes neuneus (Signs, donc) ou carrément une réécriture de tout le film annihilant toute implication émotionnelle (Le Village -qui aurait pu être son meilleur film s'il s'était contenté de narrer la confrontation entre les humains et les monstres sans vouloir faire son malin)...

Enfin bon tout ça pour dire que j'ai pas pensé à Shyamalan en voyant Take Shelter... Peut-être parce que le twist a le bon goût de ne pas se poser comme une sentence philosophique à 2 balles, peut-être aussi parce que la réalisation n'a pas grand-chose à voir avec l'héritage Spielbergien de Shyamalan.

Signs, c'est l'un des rares films qui me fasse flipper. Ces hors-champs déjà vus mille fois me foutent les chocottes. Et sans ce charabia sur la religion, ce film de série B serait un petit chef d’œuvre.
EN tout cas, je suis très client de ce film, et de son Village.