C'est bon ? C'est Mauvais ? Hum... (Topic des films moyens)

Bruttenholm a écrit:

Ceci dit, je n'enterrerais pas Pixar trop vite... Cars 2 et Brave sont quand même des cas particuliers en cela qu'ils ont été soustraits des mains de leurs réalisateurs initiaux/retravaillés du sol au plafond 1 an et demi avant la sortie. Une situation extrême qui avait marché pour Toy Story 2 (où tout le noyau dur de Pixar était à fond) et pour Ratatouille (grâce au génie de Brad Bird) mais qui reste quand même une situation qu'on évite, dans l'absolu. Les prochains Pixar ont l'air de se développer plus sereinement.

C'est vrai que les aléas de la production rentre en compte.

Je ne les enterre pas non plus, je te rassure : pas après nous avoir pondu 11 bons films auparavant, sans oublier les courts métrages. Même si le prochain long ne m'emballe pas du tout pour le moment.
En attendant, à défaut d'avoir du bon Pixar, on a quand même le droit à deux divertissements assez corrects. Et Brave est tout de même plus réjouissant que Cars 2.

Je dirais pareil que Brutt.
Intéressant, hein ?

Sinon, puisque je m'en voudrais d'être logique, autant en profiter pour dire que j'ai enfin vu Un Plan Simple de Sam Raimi (mais si, le mec qui a fait le film de base-ball avec Kevin Costner) et que c'est délicieusement pas joyeux, malgré les pointes "stephen kingiennes" (ou coeniennes ?) d'humour noir, pas super moral, porté par un perso principal (ni plus ni moins que le Président des Etats-Unis tout de même) assez fascinant qui, à coups de plans simples, va justement tout faire foirer de A à Z dans des proportions certes intimes mais tout de même bien colossales. Qu'ajouter, si ce n'est que ce petit film, par la mise en scène, le panorama, le rythme, le scénario et le style, vous voyez, bah c'est Intuitions mais en mille fois mieux.

Vu aussi Tomboy. L'effrontée/6.

Vous oubliez de préciser que le court-métrage précédant ce film mineur est très joli et ressemble presque à du Aardman.

Il fallait bien qu'on te laisse un truc intéressant à dire...

Moi, les courts-métrages Pixar, ça fait des années que mon cinoche les enlève du début des films...

De mon côté, je n'y avais pas eu droit pour Up (pourtant lors d'une séance cannoise à l'époque), Cars 2 et Toy Story 3. J'ai été agréablement surpris de voir celui de Brave hier, lors d'une séance matinale.

Bruttenholm a écrit:

Moi, les courts-métrages Pixar, ça fait des années que mon cinoche les enlève du début des films...

Et tu vas te peindre les cheveux en rouge ?

milbart a écrit:

Bruttenholm a écrit:

Moi, les courts-métrages Pixar, ça fait des années que mon cinoche les enlève du début des films...

Et tu vas te peindre les cheveux en rouge ?

mieux, je mets un déguisement :


(un peu chiant pour regarder le film, j'avoue)

Bruttenholm a écrit:

Ceci dit, je n'enterrerais pas Pixar trop vite... Cars 2 et Brave sont quand même des cas particuliers en cela qu'ils ont été soustraits des mains de leurs réalisateurs initiaux/retravaillés du sol au plafond 1 an et demi avant la sortie. Une situation extrême qui avait marché pour Toy Story 2 (où tout le noyau dur de Pixar était à fond) et pour Ratatouille (grâce au génie de Brad Bird) mais qui reste quand même une situation qu'on évite, dans l'absolu. Les prochains Pixar ont l'air de se développer plus sereinement.
(et sinon, la réalisatrice initiale de Brave a quitté Pixar pour Lucasfilm)

Pas sûr que la production chaotique soit vraiment à blâmer. Comme tu l'as dit, par le passé, ça a donné de très bons films chez Pixar comme chez Disney, et s'il y a quelque chose de réussi dans Rebelle, c'est bien la mise en scène (qui pour le coup, a une certaine personnalité)
Après, j'ai trouvé le film pas si mal (Pas pire qu'un Toy Story 3 ni qu'un Cars 2), mais c'est vrai que quand on y met une incohérence scénaristique aussi énorme et qu'on fait mine de rien, ça sent un peu le foutage de gueule. Là-dessus, il y a franchement du laissé allé.
Je n'enterre pas Pixar pour autant, me dis simplement que l'âge d'or est derrière eux (Ceci dit, maintenant qu'ils ont enchaîné quelques plantades artistiques, ça peut être des bases plus saines sur lesquelles continuer)

popescu a écrit:

Après, j'ai trouvé le film pas si mal (Pas pire qu'un Toy Story 3 ni qu'un Cars 2),

Pas vu Cars 2, mais Toy Story 3, même avec un début un peu pataud, avait quand même le mérite d'avoir un crescendo dramatique et émotionnel qui fonctionne, doublé d'une portée thématique certaine, quand Rebelle semble toujours chercher à se recroqueviller sur sa situation de départ.

popescu a écrit:

mais c'est vrai que quand on y met une incohérence scénaristique aussi énorme et qu'on fait mine de rien, ça sent un peu le foutage de gueule. Là-dessus, il y a franchement du laissé allé.

Le retour de la mère au château ? Le répondeur de la sorcière ? (on notera au passage que la magie n'est présente dans le film qu'à des fins utilitaires, sans la portée symbolique ou les qualités de sidération qu'elle peut endosser chez Miyazaki, par exemple)

Le retour de la mère au château bien sûr (avec le roi qui découvre son absence 2 jours après, alors qu'un ours trainait dans ses couloirs).
Le répondeur c'est une facilité tournée en gag, ça ne me pose pas plus de soucis que ça.

Disons que ça marcherait si le gag était drôle...

C'est ça, avec un bon gag, ce genre de “truc“ passe sans se poser de question.

Dans le même genre, les gags du film, dans l'ensemble, contrairement à la majorité des Pixar, répondent moins à une poésie certaine qu'à du gros basique un peu lourd, par exemple, les trois gosses sortis d'un conte de fées qui ne font que des conneries. Un running-gag pas super accrocheur.
Toutes les thématiques non développées mais seulement esquissées laissent voir tout de même un vrai travail scénaristique...les liens familiaux symbolisés, la renaissance de la fin, l'image de l'ours, mais la plus grosse déception à mon sens c'est cette promesse de l'épique jamais vraiment réalisée.
Mis à part le fait de nous schématiser efficacement un personnage principal très brave, ça sert à quoi de nous exciter à coups de flèches-éclairs, si ce n'est, finalement, pour survoler un climax de fin qui aurait pu être époustouflant ? (d'autant plus qu'il relevait intelligement beaucoup d'enjeux). La séquence d'ouverture est survoltée et aérienne, ce qui annoncait une fin exploitant toute la puissance contenue dans cette scène d'entraînement, mais tout est un peu relégué au rang de détails...

Le design de l'ours méchant est mortel.

Après, on ne me cachera pas qu'après Dark Shadows, c'est le deuxième plus bel hommage aux Visiteurs de l'année.

Dans l'histoire de départ de Brenda Chapman, le sort jeté à la mère entraînait l'arrivée d'un hiver éternel sur tout le royaume... C'est sûr que c'était d'une autre ampleur que maman qui joue à cache-cache dans les placards.

Foutredieu, The Fighter, y'a quelques beaux plans-séquences, quelques belles idées, certainement de belles intentions, mais bordel ce que c'est mou, pas fin, pas bien servi (Marky Mark, on comprend tout de suite pourquoi Scorsese ne l'a pas préféré à Dicaprio...bordel !...et Bale qui te refait son rôle de squelette sorti d'Evil Dead 3 !), c'est long, prévisible, c'est pas assez cru pour être du bon réalisme choc des seventies, pas assez flamboyant pour être du bon Scorsese (la principale référence), pas assez bigger than life pour être du bon sous-Rocky, y'a une scène finale qui rattrape un le truc mais c'est un peu moche quant tu te rappelles que tous les persos de ce film sont tellement antipathiques...

Fichtre, je deviens un vieux con.
Ou un jeune insolent.

Allez, je vais me mater Powder de Salva. Des suggestions ?

The fighter m'avait bien emmerdé aussi pour les mêmes raisons. C'est trop mou, trop moyen et un brin sérieux.

J'ai maté:
HELL DRIVER avec Nicolas Cage: le film commence en mode grindhouse (la photo est très chouette) style Carpenter, mais trop long de 25 minutes, ça gâche tout.
Suggestion regarde LE CHEVAL DE TURIN.
Je ne sais plus si tu as maté ALL THE BOYS LOVE MANDY LANE. Un petit film bien sympa.
Sinon, je vais me refaire LES VAMPIRES de Mario Bava.

Prédictions, de Proyas. Le film est clairement imparfait mais ce qui le rend intéressant c'est sa parenté avec le plus grand film apocalyptique du vingt-et-uième siècle (oui, un peu devant 2012 tout de même, je sais, Grolandais va faire la gueule, mais il n'y pas qu'Emmerich dans la vie !), c'est à dire La Guerre des Mondes.
Comme ce dernier, en dehors de luminosités ou d'ambitions de mise en scène assez spielbergiennes (sans en atteindre la puissance mais c'est bien essayé), c'est une oeuvre qui ne traite que de la paranoia (il y a quasiment des sous entendus pédophiles à mon sens), de l'inquiétude du père et de son effacement (son impuissance), de l'apocalypse, de la mort, du deuil, où toutes les mères crèvent (la femme de Cage, la mère de la petite fille, et sa mère à elle !), et cela se termine en toute logique forcément.
C'est un parti pris qui rend le film assez particulier pour un blockbuster. Dommage que le tout souffre d'un rythme faible et de pas mal d'imperfections !

milbart a écrit:

je sais, Grolandais va faire la gueule, mais il n'y pas qu'Emmerich dans la vie !

Mais non, mais non, je ne fais pas du tout la gueule. Au contraire, tu me fais découvrir un peu plus chaque jour la face honteuse du cinéma. Maintenant je sais qu'au sein du panthéon des réalisateurs de navets dans la catégorie "ersatz de Spielberg à la con", je peux ajouter Alex Proyas. Je vais lui faire une bonne place à côté du grand Roland Emmerich. Merci Milbart.

Un peu à reculons, j'ai testé le Thank for Smoking de l'immense Jason Reitman (rooh, c'est bon, si on peut plus déconner)...et toujours cette course du cynisme contre le cynisme, cet objectif intense qui est que le héros ne doit rien apprendre (si ce n'est qu'avoir un fils c'est cool), que tout doit se jouer sur un second degré omniprésent en distillant ici et là quelques grammes d'"humain" et de fausses émotions pour mieux faire passer la pilule...(d'accord, mon héros est peut être un connard, mais il est attachant).
Là où contrairement à Young Adult ce n'est pas (si) infect c'est parce qu'il règne sur tout le film un esprit satirique pas (toujours) (très) fin, à base d'anti-tabagistes plus lourds tu meurs, en lutte contre le Cary Grant de la clope, le Diable dans un costume à deux-mille...pas finaud mais Reitman savait encore à l'époque user d'un certain charme technique, un rythme rapide, pour un film un peu plus ambitieux qu'une biatch en train de se bourrer la gueule.
Le charme principal c'est évidemment celui de l'acteur, mais du coup je sais pas trop quoi en penser, c'est un divertissement assez agréable mais c'est tellement vide dans sa nécessité de rajouter de l'ironie derrière l'ironie derrière l'ironie...pour..au final...cacher le peu d'épaisseur de son scénar. (youpi, son fils va devenir un charlatan comme lui, génial, et vive la société moderne, c'est tellement pourri les bons sentiments...tu vois, ca fait très Spielberg, c'est naze...)

En même temps, un personnage n'est pas forcé d'apprendre des trucs...
ça me rappelle le débat entre Brian Cox/McKee et Nicolas Cage/Charlie Kaufman dans Adaptation... Dans la vie on n'a pas forcément de révélation, on ne change pas forcément ou drastiquement, on peut aussi passer à côté de sa vie et mourir avec des regrets ou des remords etc.
(ceci dit je ne sais pas si tout ça s'applique bien au film de Reitman qui a quand même une sorte de fin morale s'il m'en souvient)

Une fin morale: le mec apprend qu'il peut très bien exploiter son talent de beau parleur dans un autre domaine quasiment similaire.
Moi, je m'en fous, le film en lui-même, ironique et désabusé, mais surtout satirique, demandait certainement cette approche cynique. Mais quelques scènes auraient pu amener un changement.
Je suis désolé, c'est certainement parce que je suis un fanboy de Community: je crois que le changement, c'est bien.
Au fait, Brutt, si tu veux lire mon papier...

le changement s'est bien mais c'est pas forcément une pierre angulaire de tous les scénars du monde.

après, si tu veux faire lire ton papier, ben tu me l'envoies...

Oui.
Après tout, The Social Network, Scarface...tant de persos antipathiques mais fascinants qui ne sont pas très progressistes...disons juste qu'il manque au perso du film de Reitman de l'épaisseur. Mais ca remplit le cahier des charges: comédie ironique + cynisme + satire qui ferait passer Carpenter pour l'as de la subtilité critique symbolique.

Ensuite, il y a du cynisme dans Detention par exemple, mais je sens que le metteur en scène est très attaché à ses persos. Là, c'est un peu ambiguë.

Voilà un bon exemple : Carpenter qui dit qu'il y aura toujours des connards et qu'on va tous crever, ça fait des films aussi bons que quand Spielberg dit qu'on peut tous surmonter nos peurs pour être meilleurs.