Topic J'ai vu, j'ai pas aimé, passe ton chemin l'ami

Pas aimé le Ben Stiller, qui prétend vendre du rêve pour en fait nous vendre des assurances vie. 2 heures d'une longue pub pas très marrante et sérieuse à en pleurer.
L'original était peut-être moins ambitieux, mais il était franchement plus marrant.
J'espère que Stiller retournera vite fait à la gaudriole.

'Pas dit. Son prochain film ça devrait être une nouvelle adaptation de Pinocchio...

Avec lui dans le rôle titre ?

Je crois que Robert Downey Jr est pressenti pour faire à la fois Gepetto et Pinocchio.

popescu a écrit:

Pas aimé le Ben Stiller, qui prétend vendre du rêve pour en fait nous vendre des assurances vie. 2 heures d'une longue pub pas très marrante et sérieuse à en pleurer.
L'original était peut-être moins ambitieux, mais il était franchement plus marrant.
J'espère que Stiller retournera vite fait à la gaudriole.

Le film accumule les mauvaises critiques, le bouche à oreille est désastreux, du coup, même avec une place gratuite, je n'ai aucune envie de me déplacer.

J'ai été voir trois fois le dernier Scorsese. Du grand. J'espère que Leo, et surtout Jonah Hill, repartiront avec un Oscar.

9h de Scorsese ?...

(il y a un an ça aurait été 9h de Hobbit)
(t'as changé)

C'est la blague de Tina Fey: "C'est parti pour 3 heures de spectacle, ou comme Martin Scorsese appelle ça: l'acte I"
Je me le fais ce soir, pour la peine.

milbart a écrit:

Jonah Hill, repartiront avec un Oscar.

Mouais, tu rêves la bouche ouverte. Si di Caprio part avec le sien, ce serait déjà bien. Même si l'hystérie de son personnage m'a littéralement écœuré pour le coup. Je ne l'ai vu q'une seule fois de mon côté et je m'en contenterai bien. C'est du très bon Scorsese, mais... assez éprouvant. J'avais envie de tous les supprimer au bout d'un moment. C'est dingue à quel point les réactions divergent sur ce point. Je n'ai pas trouvé le film "fun" du tout. Comique et grotesque, certes, mais pas fun.

Ah ben milbart l'a vu 3 fois, il a pas dit que c'était fun.
(ou que ça lui avait donné envie de changer de vie et de porter des costards armani en sniffant de la coke sur les fesses de prostituées mineures)
Mais je suis d'accord avec toi, y en a qui trouvent ça super rigolo et entraînant et d'autres (l'élite forcément, puisque j'en suis) qui voient ça pour ce que c'est, c'est-à-dire un tableau bien baveux de tout un monde déliquescent, avalanche de personnages beaufs qui font des trucs de beaufs sur de la musique de beauf dans une esthétique de pub, le tout tartiné pendant 3h pour te foutre la gerbe. Je dois avouer que ça fonctionne bien mais c'est vrai que j'ai pas forcément envie de réitérer l'expérience tout de suite.

Ca me tue de le dire, mais ce que dit Bruttenholm est tout à fait pertinent, tellement par ailleurs que je n'ai rien à ajouter.

Si ce n'est: en dehors du fait du contraste des genres (le dernier Scorsese étant une comédie loufoque), as-tu envie d'être un gangster après avoir vu Les Affranchis ?

Autre chose. J'ai trouvé cela hilarant et fascinant. Rire d'un film, rire avec les personnages ou contre eux, mais percevoir malgré tout le pathétique, le sinistre, le ridicule, l'ampleur de verve insultante du truc (même le perso principal t'insulte), il n'y a que chez Scorsese que je trouve cela.

Et ce film me fait une fois de plus comprendre pourquoi c'est, peut être, mon cinéaste préféré. Avec Verhoeven, Cronenberg, Joe Dante et Dennis Dugan (allez, vous vous y attendiez).

Parce qu'il expérimente, parce qu'il se fout de tout (de faire de la redite, ce qui est faux), mis à part du regard du spectateur. Jouissez, vomissez, suivez ce perso (abruti, cynique, mais tout de même empreint d'une certaine morale, plouc, arrogant, enfoiré, humain ?...), haissez son époque avant de le hair lui (c'est parce qu'il comprend tout du système qu'il réussit: doit-on le détester, du coup ? il réalise le rêve américain...), rêvez (mais l'american dream est tout de même une saleté de cauchemar, dégueu à point), mais surtout comprenez l'ambivalence totale de la chose, entre détestation et passion, répulsion et fascination. C'est ce que j'adore avec son cinéma, et avec le cinéma en général. La Motta, les gangsters, Joe Pesci, Bickle, le comique raté de La Valse des Pantins...dans quelle mesure s'attache t-on à eux ? Est-ce que les suivre si longtemps, ce n'est pas...vivre avec eux ? Mais est-ce que vivre avec eux, c'est...s'y attacher ? Et tout, voix off, jeux de mise en scène, trouvailles scénaristiques (ajoutez à cela le fait que tout part du bouquin du trader himself), tout semble nous dire: comment me jugez vous ? Avez vous VRAIMENT envie de me juger ?

Donc je pense comme le peuple, et je pense comme l'élite. Les deux. C'est pour ça que j'ai été le voir trois fois: ce film me fascine, comme Casino, ou, surtout, Les Affranchis, auquel il fait beaucoup penser.

Et beaucoup de scènes vont dans les deux sens, à chaque fois. C'est exigeant. De l'insulte exigeante, quoi. J'aime beaucoup.

J'aime Cumberbatch, j'aime Jackson, j'aime Freeman, j'aime les dragons. Pourtant, je ne suis pas allé voir le deuxième opus de la fameuse trilogie. Pourquoi ?

C'est à dire que voir le même film durant trois semaines ça prend du temps....fallait choisir...et en plus je devais bâtir un empire.

Et puis maintenant il faut que tu équilibres entre budget coke et budget cinoche...

Le regard sur le personnage est quand même différent dans Le loup de Wall Street. Dans Les Affranchis, le personnage de Ray Liotta est parfois presque touchant, il y a tout un jeu sur son allure de jeune candide qu'il n'y a pas ici, Jordan Belfort n'a aucune valeur, aucune morale et n'est presque pas puni... C'est sûrement le film de Scorsese le plus amer et c'est d'autant plus intéressant d'en avoir fait une comédie, justement.

P.S : Ah mais je me disais bien que j'avais déjà fait une critique là-dessus : https://safedreams.forumactif.com/t204p575-topic-du-j-ai-vu-j-ai-aime-je-te-le-conseille-quot

Oui. Oui, carrément. Cela étant dit, donnons un peu de mérite à Winter, qui a du aussi bien taffer que Marty.

En gros, Scorsese filme les années 70 comme une tragédie shakespearienne, avec un De Niro sage (et donc, vraiment pas à sa place), qui a tout de même une morale...le passage aux années 80 devient un jet de vulgarité, d'insanités, sous couvert d'un délire bourré de drogues et de foutre.
J'ai du mal à parler de Grandeur et de Décadence. Il n'y a que de la Décadence, dès le début. Ca ne finit pas mal...ça commence mal. Il n'y a rien de positif.

Néanmoins, dépourvu de morale ? Je ne sais pas. C'est un immonde connard qui tue indirectement (en arnaquant), ce n'est pas un gangster pour autant mais, comme il est dit dans le film, un "con", purement et simplement. Cela étant dit...le passage où il tente de "sauver" Jonah Hill (la serviette), le lien qui se créé entre les deux (il lui sauve la vie tout de même, et ce dernier le couvre)...Bon, tout cela se termine évidemment comme Les Affranchis, le gars balance tout le monde. Mais il n'y a pas que de la haine pour ces deux personnages, aussi incroyablement vides soient ils.

Mais ne trouves-tu pas cela fascinant que, quand le gangster termine sa vie comme un plouc (texto), icone complètement finie, symbole terminé, poussiéreux, le trader la termine en "vendant" l'american dream ? Le Rêve Américain tout au long du film est réduit à son plus simple but: gagner de l'argent, s'enrichir, devenir le maître de l'univers.

C'est en cela que le personnage conserve son statut, même dans un état misérable: l'Amérique ne change pas, demeure un pays où tout est à vendre. Comme une malédiction...rien n'évolue, du coup, le trader demeure symbolique, il est cet accès vers l'american dream, que tout le monde fixe, d'un air rêveur (dans le scénario de Winter, ce dernier précise que la foule le fixe, fantasmant le moment où ils pourraient, eux aussi, s'enrichir...)...c'est en cela que, contrairement à la figure du gangster, le golden boy, en cela qu'il symbolise de façon tout à fait décadente le rêve américain, le plus cynique (Winter enchaîne les symboles ironiquement détournés tout au long du film), devient...immortel ?

Paye t-il vraiment les pots cassés ? Non, et voilà la chute. Il les vend, ses pots cassés. Au reste de l'Amérique, à cette classe moyenne qu'il vomit tant (McDo et co). Il n'apprend rien. On est loin du modèle américain fantasmé. Il n'est pas punit, n'apprend rien, et propage son état d'esprit...

Quelqu'un veut un café ?

Mon passage préféré est, du coup, celui sur le yacht, avec l'agent du FBI. Si le spectateur a été jusque là complice du Loup, le suivant dans tous ses excès, il redescend directement lors de cette scène.
J'adore voir le personnage mépriser l'agent, lui jeter son salaire annuel à la gueule. C'est jouissif.
Mais, d'un autre côté, il n'y a rien de plus pertinent que cette réplique: "Vous êtes devenu une ordure tout seul". Là, tu te souviens ô combien ce perso est vide, insignifiant, détestable, d'une arrogance équivalente à sa platitude. Ce n'est pas un gangster. Je veux dire, Hill a beau me faire un peu penser à Joe Pesci, Dicaprio n'incarne en rien le gangster des années 50 (le gangsterisme se base tout de même sur des codes, sur la notion de famille), mais l'affreux connard de notre temps. T'enlèves le blabla courtier, le mec, c'est Michael Vendetta.

En fait, des Affranchis au Loup, il y a, comment dire, une régression.

Dans le premier, on te raconte l'histoire d'un gosse qui veut devenir gangster, parce qu'être gangster, c'est être le roi du monde. Dans le second, on te raconte...quoi ? L'histoire d'un mec qui veut avant tout baiser son prochain, accumuler l'argent, les filles et les rails de coke ? On passe d'un rêve ancré dans l'imaginaire américain à une banalité sans nom (baiser, se droguer, baiser, se faire de l'argent, baiser, se droguer). Quelque chose de bien plus régressif. De bien plus individualiste aussi...

D'un côté, un gosse qui est adopté par une famille, le gangsterisme. De l'autre, un foutu salaud qui pourrait tout aussi bien batir son "empire" tout seul.

Et pourtant...sans morale ? Le passage où la mère de famille (devenue requin de la finance) raconte l'instant où elle a recue 25 000 dollars...au-delà de l'aspect satirique (façon show tv), comment faut il le percevoir ?

Ben tu le dis toi-même, y a un aspect satirique-show tv... Comme dans le sauvetage de Jonah Hill avec Popeye... C'est pas de la morale, c'est de la régurgitation d'archétypes de la culture américaine, c'est un monde en vase clos qui se regarde lui-même. Il y a dans ces deux scènes un malaise, un grotesque qui vient de l'aspect artificiel de tout ce monde-là.

Bruttenholm a écrit:

avalanche de personnages beaufs qui font des trucs de beaufs sur de la musique de beauf...

Howlin Wolf, Bo Diddley, Sharon Jones, Cannonball Adderley, Ahmad Jamal Trio, Allen Toussaint… La vache, ils ont bon goût les beaufs de nos jours. De mon temps, ils écoutaient Michel Sardou et Francis Cabrel. Comme quoi, tout va pas si mal.
Sinon, ai beaucoup aimé, le meilleur Scorsese depuis bien longtemps.
Et je fais partie de ceux qui se sont poilé. La séquence où ils discutent des conditions d'embauche des nains m'a tué (même si en l'état, elle sert pas à grand chose).

Plastic Bertrand, Les Foo Fighters, une reprise pourrie des beach boys...

(sinon j'ai jamais dit qu'on se marrait pas)
(ça n'empêche pas d'avoir les dents du fond qui baignent à la fin)

Si, tu l'as dit.

N'empêche, popescu, ça doit être le seul film aimé qu'on a en commun depuis...depuis ?   

Perso, Scorsese qui fout les Lemonheads pour nous faire comprendre que c'est bien la fin, qu'on est en pleines années 90, j'ai trouvé ça génial. Je m'y attendais pas, venant de Scorsese (lui, ce serait plutôt la soul, les Stones, les crooners et co)... et j'ai adoré.

Et puis Plastic Bertrand quoi. Magique.

La séquence qui fait toujours son petit effet en salles, c'est la séquence Lemons...

Bruttenholm a écrit:

Plastic Bertrand, Les Foo Fighters, une reprise pourrie des beach boys...

Oui mais, Elmore James, John Lee Hooker, Eartha Kitt, Cypress Hill, Charles Mingus.

milbart a écrit:

N'empêche, popescu, ça doit être le seul film aimé qu'on a en commun depuis...depuis ?   

Depuis ta naissance, je crois bien.

milbart a écrit:

Si, tu l'as dit.

C'est parce que t'as seulement lu mes derniers messages et pas ma critique inaugurale sur l'autre topic :
https://safedreams.forumactif.com/t204p575-topic-du-j-ai-vu-j-ai-aime-je-te-le-conseille-quot
(mes posts sont dispo en version salle et en version intégrale)
(mon côté peter jackson)

popescu a écrit:

Bruttenholm a écrit:

Plastic Bertrand, Les Foo Fighters, une reprise pourrie des beach boys...

Oui mais, Elmore James, John Lee Hooker, Eartha Kitt, Cypress Hill, Charles Mingus.

Howlin Wolf, Bo Diddley, Sharon Jones, Cannonball Adderley, Ahmad Jamal Trio, Allen Toussaint…

Mewing Cat, Bobby Lee, Rocket Smith, Telonius Rob, Johnny Leonard, Ricky Jebediah Quartet...

Là tu m'as paumé…
Rocket Smith ?